Présidentielle 2027 : pour Marleix, Macron «a décidé de laisser les clés de l’Élysée à Marine Le Pen»

Trois ans nous séparent de la prochaine présidentielle. Et pourtant, certains y pensent déjà. Soit pour conquérir l’Élysée, soit pour observer, avec une hauteur de vue, les prétendants avancer leurs pions et les autres leaders essayer de tirer les ficelles. Membre de la deuxième catégorie, le chef de file des députés LR Olivier Marleix redoute l’arrivée de Marine Le Pen au pouvoir en 2027. Une conquête minutieuse qui serait facilitée par l’affaiblissement progressif de la droite, symbole d’un ultime barrage.

Dans une interview à la revue politique L’hémicycle publiée ce vendredi, le député d’Eure-et-Loir s’en est pris à la stratégie de débauchage d’Emmanuel Macron. Comme en témoigne la récente nomination de Rachida Dati, ancienne présidente du Conseil national des Républicains, Rue de Valois. Olivier Marleix a alors raillé «les petites aventures personnelles». «Ce qu'essaye de faire le Président, c'est de tuer Les Républicains», a-t-il persiflé.

Un «jeu mortifère pour le pays»

Et de poursuivre son raisonnement : sans le parti de droite, le chemin du RN vers 2027 est pavé de roses. «Le Président de la République joue avec le feu, a griffé le parlementaire LR. Il a décidé de laisser les clés de l'Élysée à Madame Le Pen.» Façon de dénoncer le «jeu mortifère» auquel se prêterait Emmanuel Macron. Selon lui, la poussée électorale de Marine Le Pen sera d’autant plus forte dans les prochains mois que le chef de l’État, dont la «force d'attraction va faiblir très rapidement» et qui ne pourra pas se représenter, cherchera à «brouiller les cartes afin de ne pas avoir un dauphin trop gênant dans la captation de l'héritage.» Comme le président de sa formation, Éric Ciotti, il rappelle, en vue de la prochaine échéance, son «amitié forte pour Laurent Wauquiez, qui est (son) favori.»

Quid dans ce paysage politique morcelé du rôle de Nicolas Sarkozy, qui plaide depuis le printemps 2022 pour une alliance en bonne et due forme entre le gouvernement et Les Républicains ? Pour le fils d’Alain Marleix, l’ancien président «ne (leur) a pas toujours fait de cadeaux ces derniers mois.» «Ça nous amène aussi à prendre nos responsabilités.» «On a appris, nous, à vivre sans Nicolas Sarkozy», a-t-il poursuivi. Alors que l’ex chef de l’Élysée continue ses rendez-vous politiques, y compris avec les députés LR, Olivier Marleix pense que la droite a atteint «l'âge de la majorité.»