Rien de tout cela n’allait de soi. Raphaël Glucksmann sur une estrade, poing levé pour haranguer une foule de militants chauffés à blanc, s’épanchant sur son «bonheur de faire cette campagne ensemble» devant des caciques du Parti socialiste (PS) applaudissant à tout rompre leur candidat aux élections européennes. Cette scène, vécue samedi à Nantes, illustre la mue politicienne du quadragénaire, crédité de 12 % des intentions de vote dans la dernière vague du sondage quotidien Ifop-Fiducial pour Le Figaro.
C’est peu dire que Raphaël Glucksmann ne se destinait pas à tenir la tribune et à embrasser une carrière électorale. Il s’y est résolu au mitan des années 2010, avant de franchir le pas en 2019. L’essayiste déclarait à l’époque, dans Le Monde, au sujet de la politique: «Le Récamier (un restaurant prisé de la capitale, NDLR), lieu de l’intelligentsia, ne suffit pas.» Et de préciser ce pour quoi il s’est engagé: «Il faut les deux.» Comprendre: les livres n’étant plus suffisants selon lui…