Sécheresse : dans l'Aude, les viticulteurs cherchent la parade pour sauver leur production
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À quand remonte la dernière pluie sur une parcelle de vignes, dans l'Aude ? Difficile à dire, car elle est une alliée qui délaisse de plus en plus Laurent Maynadier, viticulteur du Château Champ des Soeurs, à mesure que les années passent. Ici, la sécheresse fait partie du quotidien, on s'y habitue car on n'a pas le choix.
"À cette époque de l'année, les sarments, ça s'est transformé en bois. Et ici, on voit que ces mêmes sarments ne sont pas encore lignifiés. Ce n'est pas du bois encore. Ça montre que la vigne n'a pas assez de réserves pour produire normalement l'année prochaine", nous montre le viticulteur.
Sur les deux dernières années, Laurent Maynadier a perdu 90 % de sa récolte. Lui qui est la 13e génération de vignerons de sa famille n'a d'autre choix que de diversifier sa culture. Il y a quatre ans, il a planté des rangées d'aloe vera : "Les besoins en aloé par rapport à la vigne sont quatre fois inférieurs", pointe-t-il.
La plante sert à produire du jus, des cosmétiques. Pas question pour lui d'abandonner le vin, mais l'aloe vera est un moyen de rester à flot. "C'est la survie, tout simplement. Une exploitation uniquement basée sur la vigne, d'ici dix ans, ne sera plus adaptée à la fois au climat et au marché. Donc, on devait trouver d'autres solutions", explique l'agriculteur.
Des panneaux solaires contre la chaleur
À 50 kilomètres, même problématique de sécheresse, mais autre solution. Bienvenue dans les vignes du futur. Ici, une partie de l'exploitation est couverte de panneaux solaires. Avec leur ombre, ils font en quelque sorte la pluie et le beau temps. "Ça souffre moins de la sécheresse, ça prend moins les chaleurs excessives. C'est ombragé et ça profite un peu plus d'humidité. On maintient l'humidité sous le panneau", pointe Bruno Raynaud, régisseur du domaine Château Olivery.
Des sondes permettent de contrôler la température dans l'air, le sol et l'hygrométrie. Les panneaux solaires s'adaptent ensuite aux besoins de la vigne. "Quand on voit le végétal magnifique comme ça, avec les années difficiles qu'on a, ça donne de l'espoir. Ça nous redonne le sourire", se réjouit Bruno Raynaud.
Difficile d'envisager de couvrir entièrement ces parcelles de panneaux solaires, mais ils font partie des solutions qui permettront peut-être de sauver une partie du vignoble français.