Budget 2026 : que rapporterait la suppression de deux jours fériés, piste défendue par François Bayrou pour faire des économies ?
C'est l'une des principales annonces de François Bayrou lors de sa conférence de presse sur le budget 2026, mardi 15 juillet, pour réaliser 43 milliards d'euros d'économies. Le Premier ministre a proposé la suppression de "deux jours fériés" parmi les pistes pour réaliser des recettes, en citant "comme exemples" le "lundi de Pâques" et "le 8-Mai". Il s'est dit "prêt à en accepter ou en examiner d'autres". Dans le projet de François Bayrou, cette suppression de deux jours fériés serait "générale et non optionnelle".
Sur la manière de procéder, les modalités de cette suppression "seront soumises à la négociation des partenaires sociaux", est-il écrit dans le document de Matignon qui résume les pistes du gouvernement pour réaliser des économies. Peu de détails ont été apportés, mais plusieurs responsables de l'opposition, comme Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise) ou Marine Le Pen (Rassemblement national) ont déjà exprimé leur refus de cette mesure, ce qui compromet une voie de passage parlementaire.
Pour défendre sa proposition, le Béarnais a estimé que supprimer deux jours fériés, "ce n'est pas du tout la même chose" qu'"une journée de solidarité dont on ne vérifierait pas vraiment si elle est accomplie ou pas, et qui se traduirait uniquement par des prélèvements sur les entreprises". "Cette modification de notre calendrier des jours fériés rapportera plusieurs milliards au budget de l’Etat, simplement parce que les entreprises, les commerces, la fonction publique, la nation travaillera et notre production sera améliorée", a-t-il assuré.
Un gain de près de 5 milliards d'euros par an ?
Selon un rapport sénatorial de septembre 2024 sur la situation des Ehpad, qui imaginait la suppression d'un jour férié pour créer une nouvelle journée de solidarité, une telle mesure "permettrait de fournir 2,4 milliards d'euros de recettes supplémentaires, voire 3,3 milliards si l'on augmentait symétriquement la contribution des retraités, comme cela a été fait lors de l'instauration de l'actuelle journée de solidarité", expliquait l'une des rapporteuses, la sénatrice LR Chantal Deseyne. Avec deux jours fériés supprimés, le gain en matière de recettes supplémentaires pourrait donc être de 4,8 milliards d'euros, sans contribution des retraités.
Comme le rappelle L'Opinion, qui avait dévoilé cette piste avant sa présentation par François Bayrou, l'Etat procède, avec la journée de solidarité instaurée en 2004, à une hausse du prélèvement sur la masse salariale des entreprises. Celles-ci versent une contribution équivalente à 0,3% de leur masse salariale. Depuis 2013, les retraités contribuent aussi, à hauteur de 0,3% de leur pension, ce qui permet d'apporter davantage d'argent à la branche autonomie de la Sécurité sociale. Pour 2025, la journée de solidarité doit rapporter presque 3,5 milliards d'euros.