La Poste, dernier lien de l’État ukrainien avec les habitants des villages du front : le récit de l’envoyé spécial du Figaro

Réservé aux abonnés

La Poste, dernier lien de l’État ukrainien avec les habitants des villages du front : le récit de l’envoyé spécial du Figaro

Employée d'Ukrposhta, Tamara distribue sa pension à une retraitée du village de Chevtchenko, en septembre. Stanislas Poyet

REPORTAGE - Dans la région de Pokrovsk, soumises à la pression de l’armée russe, des fourgonnettes de la Poste vont de village en village et de maison en maison pour apporter le courrier, les colis, mais aussi de la nourriture et les pensions de retraite aux derniers habitants restés sur place.

Oleg gare la camionnette siglée du logo jaune d’Ukrposhta – la Poste publique ukrainienne – devant la mairie du village de Chevtchenko. Tamara, assise à l’arrière, ouvre la porte et déplie la tablette située devant elle d’un geste machinal. Elle rassemble ses feuilles, vérifie ses dossiers, jette un regard rapide sur les colis entreposés à l’arrière. Tamara travaille depuis dix-sept ans à la Poste. Toutefois, depuis quelques semaines, elle ne quitte plus son épais gilet pare-balles noir. « C’est inconfortable quand on est assis », dit-elle dans un sourire. Depuis que la guerre fait rage à quelques kilomètres de là, Oleg et Tamara ne sortent plus sans leur équipement de protection.

Autour de la camionnette, les passants commencent à affluer : les uns poussant un vélo, les autres tirant un cabas à roulettes. Au-dessus d’eux, la silhouette du père de la poésie moderne ukrainienne, Taras Chevtchenko, jette une ombre inquiétante. L’ambiance est à l’orage : hier…

Cet article est réservé aux abonnés. Il vous reste 90% à découvrir.

Vous avez envie de lire la suite ?

Débloquez tous les articles immédiatement. Sans engagement.

Déjà abonné ? Connectez-vous