Peine de mort : Floride, Texas, Caroline du Sud… les États-Unis enregistrent un record d’exécutions sur la dernière décennie

Michael Bell, 54 ans et condamné pour meurtre en 1993, a été tué par injection létale au pénitencier d’État de Raiford, en Floride, dans la soirée du mardi 15 juillet. Il est le 26e prisonnier du couloir de la mort exécuté aux États-Unis depuis le début de l’année. Un record depuis les 28 enregistrés en 2015. Et alors que le nombre d’exécution est au plus haut sur cette dernière décennie, neuf autres mises à mort sont actuellement encore prévues en 2025.

« L’augmentation des exécutions cette année est le résultat des décisions de quelques responsables élus dans un petit nombre d’États », explique dans un rapport publié la semaine dernière l’observatoire spécialisé Death Penalty Information Center (DPIC), cité par l’AFP. Ces exécutions sont « très concentrées géographiquement », plus de la moitié se répartissant entre trois États républicains, la Floride, le Texas et la Caroline du Sud, souligne-t-il.

Méthode d’exécution comparable à de la « torture » selon l’ONU

Sur 26 exécutions cette année, 21 ont été réalisées par injection létale. Trois l’ont été par inhalation d’azote, une méthode utilisée pour la première fois au monde par l’Alabama en 2024 et comparée par des experts de l’ONU à une forme de « torture » et deux par peloton d’exécution en Caroline du Sud, pour la première fois aux États-Unis depuis 2010.

La peine de mort a été abolie dans 23 des 50 États du pays. Trois autres, la Californie, l’Oregon et la Pennsylvanie, observent un moratoire des exécutions sur décision du gouverneur tandis que leur reprise dans quatre États témoigne d’un recul préoccupant.

Leur flambée aux États-Unis s’inscrit dans une tendance mondiale dénoncée par le rapport annuel d’Amnesty international sur le sujet en avril dernier. 1 518 exécutions ont été recensées en 2024 à l’échelle de la planète, contre 1 153 en 2023, soit un bond de 32 % qui marque un seuil inégalé depuis 2015, recensait alors l’ONG.

« Plus de 145 pays ont aboli la peine de mort en droit ou en pratique. Le cercle des pays exécutants se rétrécit. Même si certains États persistent, la majorité mondiale avance vers l’abolition », se félicitait toutefois Anne Denis, responsable de la commission Peine de mort chez Amnesty International France.

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