Journée de mobilisation dans la fonction publique : « 2025 sera une année noire », dénonce Sylviane Brousse de la CGT
Face à l’impact des coupes budgétaires sur le pouvoir d’achat des agents et la perspective annoncée d’une nouvelle saignée en 2026, la CGT, l’Unsa, la FSU et Solidaires appellent les agents à une journée d’actions « pour débattre et faire entendre leurs revendications ». Un premier jalon inscrit dans l’agenda de leur « Printemps des luttes », où ils comptent sur une montée en puissance de la mobilisation pour imposer notamment une revalorisation des salaires et la suppression de la réforme des retraites, comme le détaille ici Sylviane Brousse, responsable de la CGT fonction publique.
Sous quels mots d’ordre avez-vous lancé cet appel à la mobilisation nationale ?
Notre message commun consiste avant tout à dire que les agents et les services publics n’ont pas à payer le prix de ce budget d’austérité ni des nouvelles restrictions qui pourraient s’imposer au prétexte d’une éventuelle « économie de guerre », dont on dresse aujourd’hui la menace. Ces contraintes budgétaires n’ont pas à se faire sur le dos de personnels déjà à l’os, ni au détriment des usagers des services publics, qui en subiront aussi l’impact. Or, ce qui se profile d’ores et déjà pour les agents, c’est une « année noire », en raison des conséquences de toutes les attaques de ce gouvernement.
À savoir, une nouvelle dégradation de leur pouvoir d’achat, avec la poursuite du gel de la valeur du point d’indice, après une année déjà blanche en 2024 ; la reconduction du non-versement de la Gipa (Garantie individuelle du pouvoir d’achat-NDLR) en 2025 ; mais aussi la réduction de 10 % de la rémunération les trois premiers mois du congé maladie ordinaire. Le tout sur fond de discours stigmatisants sur le supposé « absentéisme » des fonctionnaires. Cette mobilisation rappellera également notre détermination à exiger le retrait de la réforme des retraites : pour nous le départ à 64 ans, c’est toujours non et c’est pour cela que nous avons d’ailleurs quitté la table des négociations (après les propos de François Bayrou, le 16 mars, fermant la porte à un retour à 62 ans de l’âge légal de départ -NDLR).
Qu’attendez-vous du gouvernement ?
Nous avons récemment rencontré le directeur de cabinet du ministre de la Fonction publique (Laurent Marcangeli – NDLR) au sujet de l’agenda social. Il a ouvert des perspectives qui ne sont pas forcément celles que nous jugeons prioritaires car, à aucun moment, il n’a évoqué la question des salaires.
Il a malgré tout affirmé qu’il n’y aurait « de tabou sur aucun sujet ». Mais, juste après le revirement de François Bayrou sur les retraites, qui avait utilisé la même expression avant de trahir les syndicats, nous avons pris ça comme une provocation. Il nous a de toute façon indiqué que le budget 2026 ne serait pas mieux, si ce n’est pire, que celui de 2025. Il n’y a donc pas grand-chose à attendre d’une quelconque concertation si aucun financement n’est prévu derrière. Le ministre n’a aucune marge de manœuvre, c’est donc à nous de l’imposer par le rapport de forces.
Qu’espérez-vous de cette journée de mobilisation ?
Nous avons besoin de bouger, besoin de nous exprimer, de permettre aux agents de faire remonter leurs revendications, à travers des temps de débat, des assemblées générales, dans toute la France. Notre volonté est de poser cette journée dans le paysage afin qu’elle soit une première étape destinée à construire un processus plus vaste de mobilisation. Un jalon dans ce que nous appelons « le Printemps des luttes ».
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