Après deux mois de blocus total de toute entrée d'aide par Israël, les opérations humanitaires dans la bande de Gaza sont "au bord de l'effondrement total", a mis en garde le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), vendredi 2 mai. "Si l'acheminement des secours ne reprend pas immédiatement, le CICR ne disposera pas des vivres, médicaments et produits de première nécessité dont il a besoin pour poursuivre bon nombre des programmes qu'il mène à Gaza", souligne l'organisation dans un communiqué.
"Les autorités doivent permettre l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza. Les otages doivent être libérés. Les civils doivent être protégés. Il faut agir de toute urgence, faute de quoi Gaza s'enfoncera encore plus profondément dans un chaos dont aucun effort humanitaire ne pourra la sortir", met en garde le CICR, basé à Genève. Depuis le 2 mars, aucune aide humanitaire n'est autorisée à entrer dans le territoire palestinien où vivent 2,4 millions de personnes, pour forcer, selon les autorités israéliennes, le Hamas à libérer les otages pris le 7-Octobre encore entre ses mains.
"Chaque jour est une lutte acharnée pour survivre"
"Pour les civils à Gaza, chaque jour est une lutte acharnée pour survivre aux dangers des combats et supporter les conséquences des déplacements incessants – tout cela sans pouvoir compter sur une aide humanitaire d'urgence", déclare Pascal Hundt, directeur adjoint des opérations du CICR, cité dans le communiqué. "Nous ne pouvons pas permettre que cette situation déjà critique s'aggrave davantage", insiste-t-il.
Jeudi, Mike Ryan, directeur général adjoint de l'OMS, avait dénoncé ce qui se passe à Gaza comme "une abomination". Depuis l'instauration du blocus, l'ONU ne cesse pour sa part de dénoncer la catastrophe humanitaire et sanitaire et le risque de famine et a annoncé avoir "épuisé" ses stocks de nourriture dans la bande de Gaza.