L'emploi reste stable dans le secteur privé, grâce à l’économie sociale et solidaire qui crée des emplois

Selon l'Insee, l'ensemble des secteurs marchands des services, de l'industrie et de l'agriculture ont perdu 13 200 postes entre janvier et mars 2025. Mais dans le même temps, 22 000 emplois ont vu le jour dans le secteur tertiaire des services aux entreprises et aux particuliers. Pour les experts, c'est mieux que ce à quoi on pouvait s'attendre dans le contexte économique actuel.

C'est le secteur non lucratif qui a aidé au maintien de l'emploi en France depuis le début de l'année. Cette branche relève de ce que l'on appelle l'économie sociale et solidaire (ESS). Assez méconnue, il s'agit d'un vrai écosystème basé sur le principe de solidarité et d'utilité sociale. L'économie solidaire permet d'amorcer des projets ou des initiatives, avant que ces derniers bénéficient des structures traditionnelles comme les prêts bancaires ou le financement d'investisseurs. Cela peut être un artisan qui emploie une personne en insertion, par exemple.

On estime à environ 165 000 le nombre d'entreprises qui déclarent aujourd'hui leur adhésion à l'ESS (en contrepartie d'un certain nombre d'engagements), et emploient près de 2,5 millions de salariés. Cela représente 10% de notre PIB, soit quelque 25 milliards d'euros.

La finance solidaire, un principe qui séduit les Français

Il en va de même pour la finance solidaire. Contrairement au crowdfunding (financement participatif), la finance solidaire est un placement, à mi-chemin entre l'épargne et l'investissement non risqué. Aujourd'hui, 1 million de Français placent une partie de leur argent de cette manière. L'encours total de la finance solidaire, c'est-à-dire la somme des montants investis, dépasse les 10 milliards d'euros, et elle est en augmentation constante.

Les épargnants solidaires n'hésitent pas à soutenir des projets parfois atypiques, permettant de créer des emplois dans des secteurs sociaux ou associatifs qui n'auraient peut-être pas vu le jour sans cette source financière. Les chiffres de l'Insee pour le premier trimestre prouvent que cela fonctionne plutôt bien.