Didier Migaud, en début de semaine, s’était décidé à mener la polémique contre Bruno Retailleau, en lui reprochant à demi-mot de s’éloigner de l’État de droit. Lui s’en ferait le gardien, contre le populisme autoritaire de son collègue. Puis l’histoire tragique de Philippine a percuté l’actualité. Elle s’accompagnait d’un révoltant sentiment de déjà-vu. Encore une fois, un individu sous OQTF massacrait une jeune Française. On nous a toutefois expliqué que ce détail mis à part, le système de justice n’avait pas failli. C’est dans les règles du droit qu’on lui avait rendu sa liberté, même si on savait qu’il s’agissait d’un danger pour la société et pour les Français. La mort de Philippine ne serait pas le signe d’une faillite de l’État. Cela nous oblige à poser la question des défaillances de l’État de droit, et plus encore, de son angle mort.
Allons-y simplement : un système juridique n’existe pas in abstracto. Il présuppose une culture, avec son système normatif…