Accusations de violences sexuelles à Air France : les dirigeants convoqués mercredi au ministère des Transports, un syndicat de pilotes demande à être reçu

Des dirigeants d'Air France seront reçus mercredi 19 février par le ministre des Transports Philippe Tabarot, suite à l'enquête de Radio France sur des cas de harcèlement et d'agressions sexistes et sexuelles au sein de la compagnie aérienne. La cellule investigation de Radio France a révélé vendredi des témoignages, notamment d'hôtesses de l'air et de femmes de pilotes, ainsi que des documents. Plusieurs personnes pointent l'impunité de leurs agresseurs présumés.

"Je prends très au sérieux les éléments de cette enquête", assure le ministre des Transports, Philippe Tabarot, auprès de franceinfo. Selon le ministre, cette réunion avec les dirigeants d'Air France vise à obtenir "des éléments très précis sur ces accusations qui ne peuvent rester sans réponse si elles se confirment." 

Le syndicat Alter "considère essentiel d'être partie prenante"

D'après les informations de franceinfo, le syndicat de pilotes minoritaires Alter demande lui aussi à être reçu par le ministre des Transports. Dans un courrier envoyé au ministère, Alter "considère essentiel d’être partie prenante dans cette discussion (...) les révélations faites par Radio France mettent en lumière des pratiques qui, au-delà des faits de sexisme et de harcèlement, révèlent une gestion déficiente de la part de la direction d’Air France en matière de protection des salarié·e·s".

Le syndicat "demande formellement à être reçu par le ministre des Transports dans les plus brefs délais. Nous souhaitons exposer nos préoccupations, mais aussi proposer des solutions concrètes pour garantir la sécurité et le respect des droits de tou·te·s les employé·e·s au sein de l’entreprise". Comme l'a révélé la cellule investigation, le syndicat a déjà alerté la direction à de multiples reprises dans des courriers, depuis 2021, dénonçant une "banalisation" de comportements qui peuvent amener à des situations "dramatiques" et même mettre en cause "la sécurité des vols".

La compagnie dit être "résolument engagée dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles"

En réponse à l'enquête, Air France a indiqué comprendre "l'émotion légitime que les témoignages recueillis pouv[ai]ent susciter et condamne[r] fermement tout acte de violence sexiste et sexuelle". "De tels agissements sont inacceptables et n'ont pas leur place chez Air France. La compagnie est résolument engagée dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles et se place en tout temps du côté des victimes. Elle applique en toute circonstance le principe de tolérance zéro", a assuré l'entreprise.

Selon la compagnie, "en 2023 et 2024, Air France a conduit 18 enquêtes relatives à des signalements de harcèlement sexuel ou agissement sexiste (...) 11 sanctions disciplinaires ont été prononcées, dont trois licenciements".