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Une habitude à l'approche de l'hiver. Sur le front est, des soldats ukrainiens creusent de nouvelles tranchées pour mieux protéger leur position et bloquer les attaques de l'infanterie russe. Nous sommes dans la région de Koupiansk, une ville convoitée par Moscou depuis le début du conflit. Bien à l'abri, les hommes de la 15e Brigade ukrainienne et leurs drones. Ils sont indispensables car ils savent surveiller les mouvements de l'ennemi. Ces derniers jours, les nombreuses incursions russes autour de Koupiansk ont toutes échoué. L'alerte a été donnée à temps.
"Dans ces champs, il y a beaucoup de Russes morts. Chaque jour, ils essaient à nouveau de nous attaquer et marchent vers nos positions. On doit les éliminer. Des combats ont lieu en ce moment, près de Kupiansk, le long de la rivière Oskil, pour le contrôle de la région de Kharkiv", indique un opérateur de drone ukrainien.
Une ville symbolique
Jour et nuit, ces soldats ukrainiens se relaient. Leur surveillance est essentielle, car si Koupiansk devait tomber, les Russes pourraient s'enfoncer davantage vers l'ouest. À l'entrée de la ville, un cimetière parmi d'autres. Ici est enterrée la femme de Victor. Elle a été tuée dans un bombardement il y a deux ans. Depuis, les Russes n'ont jamais relâché leurs efforts pour conquérir Koupiansk.
"Les drones et les missiles, c'est notre quotidien. Ma femme n'est plus là, c'est tellement douloureux. Mais je dois tenir le coup pour elle. Ça fait deux ans maintenant que je survis" témoigne victor Kojemiakine.
Une guerre qui n'en finit pas et des perspectives de paix toujours très éloignées. À Koupiansk, à l'heure du ravitaillement, les habitants sortent de chez eux et se confient. Natalia, pour la première fois, envisage de partir. "Les autorités nous disent que tout ira bien. Nous, on est là et on observe les choses. Si la situation ne s'améliore pas, oui, cette fois, je quitterai la ville" déclare-t-elle. Des candidats au départ, il y en a tous les jours à Kupiansk. En voiture ou à pied, ils partent discrètement rejoindre une zone plus sûre pour une autre vie après plus de trois ans et demi de guerre.