Une enquête de l'ONU accuse la Russie d'un nouveau crime contre l'humanité en Ukraine

Créée en 2022 par le Conseil des droits de l'homme des Nations unies pour enquêter sur la situation en Ukraine, une commission d'experts accuse de nouveau la Russie de "crime contre l'humanité".  Après avoir conclu, fin mai, que les attaques de drones russes dans une zone de la région ukrainienne de Kherson correspondaient à ce chef d'accusation, cette commission d'enquête internationale indépendante a publié, lundi 27 octobre, un nouveau rapport. Dans ce document, les experts de l'ONU agrandissent la zone concernée. Cette accusation de "crime contre l'humanité" concerne désormais une zone s'étendant "sur plus de 300 km" le long du fleuve Dniepr, à travers les régions de Dnipropetrovsk, de Kherson et de Mykolaïv.

"Depuis plus d'un an, les forces armées russes mènent des attaques de drones contre un large éventail de cibles civiles", telles que des personnes, des maisons, des points de distribution humanitaire et des infrastructures énergétiques essentielles, contraignant "des milliers de personnes à fuir", estime le rapport. Les troupes russes "ciblent intentionnellement les civils et les objets civils" et frappent même les ambulances et les pompiers, dénonce encore la commission.

"Crime de guerre de déportation"

La Commission d'enquête des Nations unies sur l'Ukraine affirme également que la décision de Moscou de chasser les civils des zones qu'elle occupe dans la région de Zaporijia, en 2022 et 2023, "constitue les crimes de guerre de déportations et de transferts". Ces personnes ont été contraintes de marcher 10 à 15 kilomètres à travers une "zone opérationnelle hautement dangereuse" pour atteindre les lignes ukrainiennes, pointe le rapport.

Créée en 2022, dans le sillage de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, cette commission ne parle pas au nom de l'ONU et n'est pas reconnue par Moscou. Ainsi, elle n'a obtenu aucune assistance de la part des autorités russes pour mener ses travaux. Elle a toutefois interrogé 226 personnes, dont des victimes et des témoins, et examiné plus de 500 vidéos.