Dégradation de synagogues et du Mémorial de la Shoah : trois ressortissants Serbes interpellés

Trois personnes ont été arrêtées et placés en garde à vue ce lundi 2 juin, dans l’enquête sur la dégradation visant plusieurs sites de la communauté juive, à Paris, le week-end dernier. Dans la nuit de vendredi à samedi, de la peinture verte avait été projetée sur le Mémorial de la Shoah, trois synagogues et un restaurant juif, dans les 4^e et 20^e arrondissements de la capitale. Les suspects, de nationalité serbe, s’apprêtaient à quitter le territoire lorsqu’ils ont été interpellés dimanche, dans le quartier de Juan-les-Pins à Antibes (Alpes-Maritimes).

Pour rappel, les faits ont été découverts vers 5 h 15, samedi. Les caméras de surveillance du Mémorial et de deux des synagogues visées montrent, pour les unes, un homme vêtu de noir et, pour l’autre, deux hommes, l’un aspergeant de peinture verte et l’autre le filmant. L’enquête est menée par la sûreté territoriale pour « dégradations commises en raison de la religion ».

Un contexte de multiplication des actes antisémites et racistes

Aucun message, ni revendication n’ont été transmis après ces actes. Ce n’est pas la première fois que le Mémorial de la Shoah est ciblé. En mai 2024, des « mains rouges » avaient été peintes sur le Mur des Justes, où sont apposées des plaques portant les noms des 3 900 hommes et femmes qui ont contribué à sauver des juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.

Trois Bulgares proches de l’extrême droite, soupçonnés d’avoir commis ces actes, avaient été mis en examen et placés en détention provisoire en fin d’année dernière. Les enquêteurs avaient alors privilégié la piste d’une tentative de déstabilisation russe. Dans le cas des actes de vandalisme du week-end denier, les enquêteurs, là aussi, n’excluent pas la piste d’une ingérence étrangère, russe notamment.

Cette nouvelle affaire intervient dans un contexte de multiplication des actes racistes et antisémites. Selon les chiffres collectés par le ministère de l’Intérieur et le service de protection de la communauté juive, 1 570 actes antisémites ont été recensés en France en 2024, après 1 673 actes en 2023. Parallèlement, selon SOS Racisme, entre janvier et mai de cette année, les actes islamophobes et racistes ont augmenté de 29 % par rapport à la même période en 2024.

Ces jets de peinture ont été immédiatement condamnés par l’ensemble de la classe politique. Ce lundi, les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, se sont rendus au Mémorial de la Shoah pour exprimer leur solidarité.