Procès des viols de Mazan : un seul des 51 condamnés maintient son appel

Un seul des 51 hommes condamnés à Avignon lors du procès des viols de Gisèle Pelicot sera finalement jugé en appel, à Nîmes, les 16 autres qui avaient interjeté appel s’étant désistés les uns après les autres, a appris mardi 3 juin l’AFP de source judiciaire. Il s’agit Husamettin D., 44 ans, condamné à neuf ans de réclusion en décembre par la cour criminelle du Vaucluse.

Reconnus pour la plupart coupables de viols sur Gisèle Pelicot, les 50 coaccusés de Dominique Pelicot, âgés de 27 à 74 ans, avaient été condamnés à des peines allant de trois ans de prison dont deux avec sursis, pour un retraité seulement jugé pour agression sexuelle, à 15 ans de réclusion criminelle pour un homme venu six fois violer Gisèle Pelicot.

Procès en appel prévu le 6 octobre

Premier appelé à la barre à Avignon, le 25 septembre, Husamettin D., travailleur dans le bâtiment, n’avait pas, comme d’autres de ses co-accusés, reconnu les faits qui lui étaient reprochés, arguant avoir cru avoir affaire à un « couple libertin » et à un scenario où la femme « ferait semblant de dormir ». Quand une magistrate de la cour lui avait rappelé la définition du viol par le Code pénal, à savoir toute pénétration sexuelle ou acte bucco-génital commis « par violence, contrainte, menace ou surprise », il avait fini par lâcher : « Maintenant, je reconnais que c’est un viol. »

Son avocate, Me Sylvie Menvielle, avait cependant plaidé l’acquittement et avancé – parmi d’autres propos de conseils qui ont vivement été dénoncés – qu’on pouvait, sur la vidéo du viol, voir la victime droguée et inconsciente faire « un mouvement du bassin pour se positionner ». Généralement impassible tout au long de ce procès, qu’elle avait voulu ouvert au public, Gisèle Pelicot avait ce jour-là quitté la salle d’audience.

Cependant, si le procès en appel a bien lieu comme prévu à partir du 6 octobre 2025, Husamettin D. pouvant d’ici là se désister, il y contestera « seulement le quantum » de sa peine et non sa culpabilité, a précisé à l’AFP une source ayant requis l’anonymat. Initialement prévues jusqu’au 21 novembre, ces audiences devraient être plus courtes que prévu puisque les 16 autres condamnés ayant initialement fait appel se sont désistés par vagues depuis le début de l’année. Les trois derniers l’ont fait mardi, à l’issue d’un interrogatoire préalable par le président de la cour d’assises du Gard, Christian Pasta.

Quant à Dominique Pelicot, condamné à la peine maximale de 20 ans de réclusion criminelle, assortie d’une mesure de sûreté des deux tiers (environ 14 ans) pour avoir drogué, violer et fait violer son ex-femme, il avait immédiatement indiqué ne pas vouloir faire appel.

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