10 septembre : pourquoi ils vont tout bloquer

Luc Viry, 51 ans, enseignant : « Il faut bloquer le pays pour pouvoir toucher à l’argent des plus riches »

« Le projet de budget de François Bayrou, ce n’était que des économies sur le dos du monde du travail : suppression de jours fériés, attaques contre la santé, les « boomers » soi-disant privilégiés pointés du doigt… Ce n’est pas au monde du travail de payer la dette. La fortune des plus riches n’a cessé de grandir, les actionnaires s’enrichissent toujours plus : c’est à eux de payer ! Nous, les enseignants, nous ne sommes pas à part, avec la dégradation de nos conditions de travail, nos salaires qui stagnent depuis des années avec le gel du point d’indice

Nous travaillons avec les enfants de ceux qui sont en difficulté en fin de mois, au chômage : on voit bien que, quand on s’attaque aux parents, on s’en prend aussi aux enfants. On doit faire face ensemble. Aujourd’hui, je ne ferai pas grève car c’est mercredi, mais j’irai au rassemblement prévu ici, à Chartres. Ce mouvement, on ne sait pas trop d’où il part. Je suis syndiqué à la FSU-Snuipp, mais ça ne me pose aucun problème que ça parte hors des syndicats et des mouvements politiques.

J’avais participé au mouvement des gilets jaunes. Les gens ont raison d’être en colère ! Oui, il faut bloquer le pays pour pouvoir toucher à l’argent des plus riches. Quand on discute autour de nous, on voit que les gens sont prêts à se mobiliser. Les jours qui viennent vont être importants. Bayrou n’est plus là, mais nous ne devons pas attendre de voir ce qui va se passer après. »

Safia, 46 ans, cheminote CGT : « L’austérité, on la vit au travail »

« L’austérité, elle est dans les budgets que le gouvernement Bayrou et les autres avant font passer. Mais on la subit aussi dans le travail. L’an dernier, la filiale SNCF Réseau a réalisé en gain de productivité l’équivalent de 1000 postes supprimés. Leur but, c’est que l’on soit tous à 130 % de nos fonctions pour ensuite tailler dans les effectifs lors de réorganisations qui surviennent désormais tous les six mois.

Mais la SNCF, c’est une chaîne de petites mains. Du conducteur à l’agent commercial, de la maintenance...