Grève des pharmacies : "Nous ne voulons pas d'un modèle à l'américaine", explique le président des syndicats pharmaceutiques de France

"Nous ne voulons pas d'un modèle à l'américaine, avec grosses chaînes de pharmacies, et des 'Décathlon de la santé' dans les villes", explique jeudi 14 août sur franceinfo Philippe Besset, pharmacien d’officine, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et des Libéraux de santé (LBS). Les syndicats appellent à la "fermeture des officines", ce samedi, pour protester contre la décision gouvernementale de plafonner, à un taux compris entre 20 et 25% (contre 40% actuellement), les remises que les laboratoires accordent aux pharmacies sur les médicaments génériques.

La grève s'annonce très suivie avec près de "90% de grévistes, probablement", estime Philippe Besset. Mais "c'est un peu une grève à la japonaise", puisqu'il y aura des réquisitions "qui seront assurées" par les pharmaciens concernés, qui porteront des brassards pour interpeller les clients.

Les pharmaciens se sentent "trahis par François Bayrou"

"C'est une lutte pour la survie" des petites pharmacies, détaille le représentant, qui estime que la mesure engendrerait une "perte de 20 000 euros de marge par an pour faire fonctionner une officine". C'est donc "la fin de l'aventure pour les petites officines", craint le président de la FSPF. Il rappelle que 260 pharmacies ont fermé l'an dernier, et 140 depuis le 1er janvier 2025. "On a un terreau extrêmement fragile. Les pharmaciens ont peur pour l'avenir de leurs entreprises", alerte-t-il.

"C'est un modèle de société pour lequel nous nous battons", poursuit Philippe Besset. "C'est un mouvement de gilet vert que nous mettons en place. Nous voulons garder les pharmacies des villages, des quartiers". Les pharmaciens s'estiment "trahis par François Bayrou, par le Premier ministre lui-même, qui a pris cette mesure contre le ministre de la Santé". "C'est un cadeau aux industriels du médicament, qui va coûter à l'Assurance maladie", dénonce-t-il. Il espère que cette grève permettra que "l'Assemblée nationale, lors de l'examen de la loi de finance sur la Sécurité sociale, revienne en arrière, pour garder les pharmacies ouvertes en ruralité".