Budget 2026 : "On va chercher dans la poche des malades, c'est injuste", dénonce Claude Rambaud, vice-présidente France Assos Santé
"On va cherche dans la poche des malades, c'est profondément injuste", dénonce sur France Inter, jeudi 14 août, Claude Rambaud, vice-présidente de "France Assos Santé". Il réagit aux annonces sur le budget 2026 de François Bayrou, cet été, où il vise à faire 5 milliards d'euros d'économies sur la santé, avec des mesures sur les franchises médicales, les arrêts maladies et le régime des patients en affection longue durée (ALD). "Il n'y a qu'un pas à franchir pour culpabiliser les malades", fustige Claude Rambaud.
Le doublement du plafond annuel des franchises, qui passerait de 50 à 100 euros, et la baisse des remises des laboratoires pharmaceutiques sur les génériques ont provoqué une levée de boucliers chez les pharmaciens. En réaction, près de 90 % des pharmacies seront fermées dans certains départements, samedi, selon l'Union de syndicats de pharmaciens d'officine (Uspo) contactée par ICI.
"C'est incompréhensible, car ça ne rapporte aucun argent à l'assurance maladie"
"Le gouvernement fait le choix de redonner de la marge à l'industrie pharmaceutique et ça, c'est incompréhensible parce qu'en fait, ça ne rapporte aucun argent à l'assurance maladie", souligne Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques, aussi invité de France Inter. "On est complètement en soutien des patients", car ces mesures impliquent de "demander aux gens qui sont le plus malade de payer", poursuit-il.
Pour Nicolas Da Silva, économiste, spécialiste de la santé et de la protection sociale, également sur France Inter, "c'est une très mauvaise façon de poser le problème puisqu'en fait, c'est la sécurité sociale rembourse ce qui est prescrit par un professionnel de santé". "Des études montrent que payer nuit gravement à la santé, parce que quand on doit payer de sa poche, on va plus souvent renoncer à des soins pour des raisons financières et ce renoncement aux soins n'est pas indolore. Il implique à moyen, long terme une dégradation de l'état de santé", détaille l'économiste.