Le faux féminisme des réactionnaires de Némésis
Le 8 mars, les militantes de Némésis se sont immiscées dans la manifestation pour la Journée internationale des droits des femmes avec une mise en scène calculée, arborant des slogans explicites – « Violeurs étrangers dehors » et « Libérez-nous de l’immigration » – qui révèlent clairement leurs intentions. Ces réactionnaires, se revendiquant féministes, tentent d’imposer un postulat fallacieux : l’immigration serait responsable des violences faites aux femmes. On le sait, l’histoire nous démontre que les mouvements réactionnaires n’ont jamais contribué à l’avancement des droits humains, particulièrement ceux des femmes.
Une vidéo diffusée sur le compte Instagram du collectif illustre parfaitement cette contradiction : Némésis refuse de prendre position sur l’avortement, prétextant des désaccords internes. Or, l’absence d’engagement pour le droit fondamental de disposer de son corps est incompatible avec les principes féministes.
Ce phénomène rappelle la fin des années 1980, période où des mythes étaient présentés comme des vérités pour contrecarrer les avancées féministes des années 1970. Les médias affirmaient alors que le féminisme provoquait infécondité, dépressions et même pénurie d’hommes à marier. En 1991, Susan Faludi, féministe et journaliste états-unienne autrice de Blacklash, la guerre froide contre les femmes, avait justement souligné : « Voilà pour l’essentiel les arguments de ceux qui veulent prendre leur revanche sur la quête d’égalité des femmes. Ils ont un point commun : ils sont tous faux. La chose paraît incroyable. Nous avons tellement entendu ces conclusions et ces chiffres, complaisamment assénés et répétés, qu’il nous semble difficile de les contester. »
Aujourd’hui, divers sondages indiquent que 50 à 75 % des Français expriment des inquiétudes concernant la laïcité. Cette proportion minimale de 50 % constitue déjà la moitié de la population, suggérant que ces préoccupations ne sont pas marginales mais touchent une part substantielle de la société française, traversant différentes classes sociales et régions. Cette préoccupation, associée à l’absence d’un discours cohérent et puissant à gauche, offre un terrain propice à l’extrême droite pour propager sa rhétorique raciste.
Croire que ces mensonges disparaîtront spontanément constitue une dangereuse illusion. Lorsque l’extrême droite demande ouvertement « que dit la gauche ? » sur ces sujets et se heurte invariablement au silence embarrassé ou aux réponses évasives, c’est un vote supplémentaire qui peut se diriger vers le Rassemblement national, alimentant la haine raciste. Il est urgent de redéfinir notre approche féministe en développant un discours clair et déterminé face aux idéologies d’extrême droite. Seule une réponse structurée et résolue permettra à la parole progressiste de s’affranchir de toute manipulation pour devenir le véritable moteur d’un changement authentique et durable.
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