Manifestation du 8 mars : l’odieux happening du collectif d’extrême droite Némésis

Il existe bel et bien des féminazies, mais ce ne sont pas celles qui militent contre les inégalités salariales, les violences sexistes et sexuelles, celles qui pensent à toutes, au-delà de leur ville et au-delà des frontières, celles qui n’en peuvent plus de cette peur au ventre, mais qui veulent plus que tout être des humains et non des corps instrumentalisés, objectifiés, abîmés par le patriarcat. Non, les féminazies, ce sont celles réunies au square Forest, ce samedi 8 mars, autour du collectif identitaire Némésis. Quelques dizaines de personnes, hommes comme femmes, se sont joyeusement rassemblées sous le soleil rue du Temple avec un objectif : saboter la manifestation des « gauchistes ». Némésis a pour la première fois de son histoire constitué son propre cortège pour la journée internationale des droits des femmes, avec des mots d’ordre bien différents de celles des féministes quelques rues plus loin, place de la République : « Entre 2022 et 2023, plus d’un million d’OQTF n’ont pas été exécutées », « violeurs étrangers dehors », « gauchistes complices ».

Leurs amalgames xénophobes leur ont attiré les bonnes grâces de l’eurodéputée Sarah Knafo, proche d’Eric Zemmour, misogyne décomplexé. « Je suis là car c’est la seule association dans laquelle je me reconnais en tant que femme », a-t-elle déblatéré devant une foule admirative. Au milieu de son discours, deux femmes poussent la foule pour sortir du parc, et lancent : « laissez-nous passer bandes de racistes ! On peut traverser librement nous les Arabes ? ». Rires des militants. Ce cri de colère annonçait déjà la révolte, quelques heures plus tard, des militants antifascistes devant ce regroupement du groupuscule identitaire.