"Cela ne peut que se traduire par une diminution des exportations" : en Allemagne, la crainte des nouvelles taxes douanières avec les États-Unis

En Allemagne aussi, les entreprises s'inquiètent depuis l'annonce d'un nouvel accord sur les droits de douanes entre Donald Trump et Ursula Von der Leyen dimanche 27 juillet. Le président américain et la présidente de la Commission européenne se sont mis d'accord pour une taxation de 15% sur les produits européens exportés vers les États-Unis. 

Même si c'est inférieur aux 30% annoncés par Donald Trump il y a quelques mois, cela reste douloureux, dit Patric Burkhart. Il dirige une PME spécialisée dans les systèmes de chauffage dans le sud-ouest de l’Allemagne. Le marché américain représentait jusqu’alors 15 % de son chiffre d’affaires.

"On a ouvert une filiale aux États-Unis début 2024 parce qu'on voulait intensifier nos activités commerciales là-bas, explique-t-il. Notre objectif était d'atteindre 20 à 25 % dans notre chiffre d'affaires. Aujourd’hui, je serais très heureux si on pouvait maintenir 15 %. Mais je pense qu'en 2026, ce ne sera plus que 10 % au maximum."

Une "réduction des bénéfices" à craindre 

Comme Patric Burkhard, beaucoup d’entreprises allemandes vont essayer de répercuter ces surtaxes sur les prix aux États-Unis. Mais pas sûr que cela marche, dit Eckhard Janeba, économiste à l’université de Mannheim. "Les droits de douane moyens appliqués par les États-Unis à l'Union européenne étaient légèrement supérieurs à 1 %, alors 15 %, c'est une énorme différence." Il s’attend à une baisse générale des exportations "pour les entreprises européennes et allemandes, et bien sûr une réduction des bénéfices." 

"Cela aura également des répercussions sur l'emploi. Il faut s'y attendre."

Eckhard Janeba, économiste

à franceinfo

À cela s’ajoute la stagnation de l’économie allemande. La croissance sera toujours à l’arrêt en 2025 après deux années de recul. Pour contrer les droits de douane imposés par les États-Unis, beaucoup d’entreprises se tournent désormais vers les services, exemptes pour l’instant.