Le tribunal de commerce de Paris a donné raison à la plateforme américaine Airbnb, rejetant l'accusation de concurrence déloyale portée par l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih). L'Umih reprochait à Airbnb de ne pas respecter la réglementation en vigueur, notamment en matière de collecte de la taxe de séjour et d'application des règles locales de location courte durée.
En réponse, Airbnb s'est félicité du verdict, estimant que «cette décision confirme que la plateforme respecte les lois applicables» et que l'initiative de l'Umih n'était qu'une tentative de protéger les intérêts de ses membres. Le tribunal a jugé que les activités d'Airbnb et de l'hôtellerie étaient complémentaires sur la plupart des territoires concernés.
Une décision aux répercussions majeures pour l'hôtellerie
Outre la confirmation du rejet des accusations de concurrence déloyale, le tribunal a également débouté l'Umih de sa demande de dommages et intérêts, fixée à 1,5 million d'euros, et a condamné l'organisation à verser 40.000 euros à Airbnb pour les frais de justice.
Cette décision intervient alors que la location touristique est sous le feu des critiques en France, pays où Airbnb occupe la deuxième place de son marché mondial, après les États-Unis. L'Umih, soutenue par une vingtaine d'hôteliers dans une autre procédure en cours devant le tribunal de Lisieux, compte poursuivre son combat judiciaire jusqu'en cassation.
Airbnb renforce sa présence en France malgré les tensions
Durant les Jeux olympiques de Paris 2024, Airbnb a accueilli plus de 500.000 personnes grâce à des logements jugés plus accessibles que les hôtels. La plateforme continue de collaborer avec les municipalités françaises pour faciliter la collecte de la taxe de séjour et soutenir la réglementation locale. Récemment, Airbnb a déployé son réseau de co-hôtes, initialement lancé en France, permettant à des hôtes de gérer des logements pour le compte d'autres propriétaires, à l'instar d'un service de conciergerie.
Malgré les victoires judiciaires, Airbnb fait face à une pression fiscale croissante. Plusieurs amendements au projet de budget 2025 visent à réduire l'écart fiscal entre les locations meublées touristiques et les locations longue durée, signalant un nouvel enjeu dans la régulation de ce marché en pleine mutation.
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