Le ralentissement de l'emploi des cadres se confirme pour le premier trimestre 2025, selon la nouvelle étude de l'Apec
Seules 48% des entreprises de grande taille, ou de taille intermédiaire, envisagent de recruter au moins un col blanc d’ici la fin mars 2025, Selon l'étude de l’Apec, publiée mardi 28 janvier. Il s’agit ici des chiffres du premier trimestre. À titre de comparaison, sur la même période en 2024, c’était plus de la moitié des sociétés (54%) qui se déclaraient prêtes à embaucher un cadre. Le repli est encore plus sévère en ce qui concerne les PME : 14% d’entre elles entendent en recruter au moins un d’ici la fin du mois de février 2025, contre 18% en 2024.
La justification des chefs d’entreprise
Cette évolution s’inscrit tout simplement dans une conjoncture économique, non seulement difficile, mais, en plus, bourrée d’incertitudes et d’attentes. Des Incertitudes sur l’évolution de l’économie mondiale, et donc des marchés qui en découlent, dans l'angoisse de l’application de la politique commerciale promise par Donald Trump, notamment avec les droits de douanes sur les produits importés aux États-Unis.
Plus proche de nous, la façon dont le gouvernement va gérer la France avec la construction du budget 2025 et les éventuelles bonnes ou mauvaises surprises qui vont avec, suscite aussi de l'attente. La part des entreprises qui se disent capables d’anticiper leur niveau d’activité a baissé de quatre points en seulement trois mois pour passer de 63 à 59%.
Les perspectives d’embauche s’éloignent
La part des cadres qui pensent qu’il leur sera difficile de retrouver un emploi équivalent s’ils devaient changer d’entreprises est en chute libre. Les salaires sont d'ailleurs à l’avenant. Selon l’APEC, l’année dernière seules 40% des entreprises recruteuses ont remonté au moins une fois les rémunérations de leurs collaborateurs. En 2023, elles étaient 56% à l’avoir fait.
Cette tendance illustre ici l’application concrète de la règle selon laquelle l’attentisme et les tergiversations politiques représentent deux violents poisons pour notre économie et notre équilibre social, avec toutes les tensions que cela sous-entend dans l’opinion et le monde du travail.