Rémunération, mobilité, flexibilité : qu’est-ce qui attend les cadres en 2025 ?
Après deux années de fortes hausses, 2025 sera moins mirobolante en matière de rémunération des cadres, selon le cabinet Robert Walters.
franceinfo : Qu’est-ce qui profile pour 2025 ?
Sarah Lemoine : D’abord, la part des entreprises qui envisage d’accorder une augmentation est en légère baisse. Elles ne sont plus que 45%. Ensuite, le montant des enveloppes est en diminution.
Les cadres qui ne changent pas de poste devraient obtenir 2% de hausse en moyenne, contre 4% l’an dernier. Pour ceux qui effectuent une mobilité interne ou externe, ce sera 13%, contre 15%. Avec des promotions individuelles de plus en plus centrées sur la performance.
D’ailleurs, un peu moins d’un cadre sur deux s’attend à être augmenté l’an prochain. "Il y a une prise de prise de conscience que l’ambiance générale n’est pas favorable à tous, même si les attentes sont là", souligne Coralie Rachet, directrice générale du cabinet Robert Walters.
Quelles seront les fonctions les plus recherchées en 2025 ?
Ce sont les responsables de paie, des ressources humaines, de la logistique, les responsables clients, les directeurs commerciaux, les spécialistes des fusions-acquisitions. De façon plus générale, tous les postes à fortes expertises, notamment dans les secteurs en croissance, comme la santé, la défense, la cybersécurité ou les énergies renouvelables.
Ce qui ressort de l’étude, c’est que 84% des entreprises sont préoccupées par la pénurie de talent. C’est 6% de plus que l’an dernier. Face aux difficultés de recrutement, certaines entreprises ont déjà prévu des budgets de contre-offre, pour retenir des cadres qui voudraient partir ailleurs. "Ce sont des pratiques de marché très fortes", explique Coralie Rachet. À noter qu’un cadre sur deux souhaite changer d’emploi dans les 12 mois, en étant très sélectif sur les offres.
Les cadres expriment toujours de fortes attentes en matière d’équilibre entre vie privée et vie professionnelle. Qu’est-ce qui les attend l’an prochain ?
Il n’y aura pas de grand chambardement sur le télétravail, d’après le cabinet Robert Walters. L’an prochain, 56% des entreprises pensent garder leur politique de télétravail en l’état. 21% envisagent d’augmenter le nombre de jours télétravaillés. Quant aux 23% qui envisagent de les baisser, ce sont celles qui offrent le plus grand nombre de jours, dont du 100% distanciel.
Mais au-delà de la question du télétravail, les attentes des cadres concernent surtout la flexibilité, selon Coralie Rachet, c’est pouvoir aller chercher ses enfants à la sortie de l’école, et se remettre à travailler plus tard. Aujourd’hui, certains cadres n’hésitent plus à exprimer leurs besoins, directement sur leur CV.