REPORTAGE. "C'est au cœur de notre liberté" : en Géorgie, des Américains pro armes revigorés après l'élection de Donald Trump
Aux États-Unis, depuis l’élection de Donald Trump à la présidence le 6 novembre, les pro armes se frottent les mains. Dans le nord de l’État de Géorgie, dans le sud-est du pays, un sénateur républicain organisait un rassemblement festif les 9 et 10 novembre avec au programme, tirs à balles réelles et entraînement aux armes automatiques pour tous.
Le but était de collecter des fonds pour promouvoir et surtout, assurer la libre circulation des armes à feu partout aux États-Unis.

Dans les montagnes de Chattanooga, à la frontière avec le Tennesse, sur un grand terrain entouré de bois dans une vaste propriété privée, des hommes, des femmes et même des enfants "s’amusent" à tirer à balles réelles. Il y a des armes de tout calibre en joue sur de vieilles voitures et des ballots de foins. Ce "divertissement" fait partie de la culture politique des États-Unis, selon le sénateur ultra-conservateur Colton Moore.
"Nous sommes la conscience du parti républicain, rappelle-t-il. Nous croyons que nos droits nous ont été donnés par Dieu, et cela inclut le deuxième amendement, celui qui donne le droit de détenir des armes. Cela nous permet de nous protéger d’un ennemi étranger mais aussi de notre propre gouvernement. C’est une arme contre la tyrannie parce que si le gouvernement sait que les citoyens sont armés, il ne sera pas aussi arrogant pour nous enlever nos droits" .

Dans ces montagnes du nord-ouest de la Géorgie, avoir une arme rime avec liberté pour Johanna : " Je crois que c’est au cœur de notre liberté". Elle est venue tirer en famille avec ses deux grandes filles, Jordan et Josy. "Pour mes 18 ans, mes parents m’ont acheté une arme, pour me protéger", explique Jordan.
"En tant que femme, si un homme vient vous agresser et que vous avez une arme, alors le combat est juste".
Josy, une jeune Américaineà franceinfo
Est-ce que ces jeunes filles s'imaginent tuer quelqu'un ? "Oh, si ma vie est en danger, aucun problème", assure Jordan. "Euh, moi, je suis moins sûre. Sinon, j'ai une bombe lacrymo", précise Josy.
La menace viendrait des millions d’immigrés illégaux passés dans le pays ces quatre dernières années, d'après Denise, une éleveuse de 60 ans. Elle ajoute qu’une société armée est une société polie : " Chaque jour, nous avons des conversations avec des personnes dont nous savons qu’elles sont armées et cela rend nos échanges très policés. Cela oblige les gens à se contrôler d’une manière bien plus efficace que si nous attendions que le gouvernement régule la violence".

Cela vaut aussi au niveau international précise Logan, derrière elle. Le jeune homme est ravi de la victoire de Donald Trump. " Je suis très content que l’Amérique se soit levée contre l’élite globale, indique-t-il. Parce que je ne crois pas à la gouvernance internationale. Je pense que l’ONU est une blague mais si le monde est en feu actuellement, ce n’est pas à l’Amérique de faire la police" .
Il se réjouit que cette élection renvoie aussi aux oubliettes la loi interdisant l’accès des armes à feu aux enfants, qui n’a pas été votée dans la moitié des États-Unis.