« Vous les voyez les marques sur mon corps ? Il y en a seize » : Régine Komokoli, du trauma naît la politique

Régine bouillonne. En pleine réunion, elle soulève sa jupe et, devant tout le monde, retire son collant. Du doigt, elle pointe les cicatrices sur ses cuisses. « Vous les voyez ces marques sur mon corps ? Il y en a seize. Pour les seize coups de couteau que mon ex-compagnon m’a assenés », s’emporte la conseillère départementale d’Ille-et-Vilaine devant les remarques hors-sol de la droite. Pendant des mois, Régine Komokoli s’est battue pour faire sortir de terre une Maison des femmes à Rennes. Alors, voir ses opposants ergoter sur la protection des femmes, c’en est trop.

Ses mains creusées parlent pour elle. Elles ont longtemps servi de bouclier de fortune pour se protéger des coups du père de ses trois filles, Beyoncé, Briana et Bella-Christ. Un conjoint qui, une funeste soirée de 2019, la bat pour une énième fois. La dernière. Les gendarmes finissent par interpeller l’homme violent – déjà condamné à huit mois de prison pour des faits similaires. Régine, elle, est sommée de s’en aller avec ses filles.

Il reste 85 % de l’article à lire, la suite est réservée aux abonné.es.
Profitez d’un accès illimité aux contenus en ligne et
soutenez une rédaction jeune, libre et engagée !

Abonnez-vous à l’Humanité à partir de 11€/mois