Envoyé spécial en Pologne
Des deux mains, le soldat «chargeur» tient un obus invisible. Debout près du mortier, du 98 mm fourni par l’armée polonaise, il attend l’ordre de placer la pièce fictive dans le tube: un obus explosif, fumigène ou éclairant, selon l’objectif qui aurait été fixé. De l’autre côté de la pièce, le pointeur, vêtu lui aussi d’un gilet pare-balles et d’un casque barré d’un trait bleu pour reconnaître son unité, règle une dernière fois le «gisement» et «l’angle» de l’arme. Le tir s’ajuste manuellement, en fonction des indications du chef. Sur la foi des «observateurs avancés» ou du renseignement fourni par son téléopérateur de drone, celui-ci a calculé, en griffonnant quelques notes sur son carnet, la position de la cible fictive, située à une distance maximale de 7 km. Un troisième homme, le tireur, s’écarte de quelques mètres, une corde à la main pour déclencher le tir d’un coup sec. Chaque geste a été répété comme une chorégraphie.
Une poignée de minutes plus tard, un…