Greta Gerwig propulsée présidente du jury du 77e festival de Cannes

C'est Noël avant l'heure, un cadeau pour les cinéphiles. On connaît le nom du futur président du jury du festival de Cannes, qui se tiendra du 14 au 25 mai 2024. C'est une présidente. Greta Gerwig est l'heureuse élue. L'actrice, scénariste et réalisatrice américaine de 40 ans ne cache pas sa joie, si l'on en croit le communiqué publié par le festival. « J'aime profondément les films, témoigne Greta Gerwig. J'aime les faire, j'aime aller les voir, j'aime en parler des heures. En tant que cinéphile, Cannes a toujours été pour moi l'acmé de ce que le langage universel des films peut représenter. Se mettre dans un état de vulnérabilité, prendre place à l'intérieur d'une salle obscure remplie d'inconnus pour regarder un film nouveau, est ce que je préfère. Je suis bouleversée, enthousiaste et empreinte d'humilité de devenir la Présidente du Jury du Festival de Cannes. J'ai hâte de découvrir quels voyages nous attendent ! » Le festin cannois devrait la rassasier.

Femme, cinéaste, jeune, couverte de succès

Ces dernières années, il avait fallu attendre le printemps pour connaître le président du jury cannois. La faute à des agendas de plus en plus serrés pour les «talents», sollicités par les séries télé et de moins en moins disponibles pour honorer cette charge prestigieuse. C'était du moins l'explication avancée par le délégué général du festival, Thierry Frémaux. Cette fois-ci, Frémaux a pris les devants, surfant sur le succès planétaire de Barbie, satire féministe et blockbuster de l'été, avec Margot Robbie et Ryan Gosling. Il anticipe une saison des prix à Hollywood, dont Greta Gerwig devrait sortir encore un peu plus grandie.

Après trois présidents du jury masculins (Spike Lee, Vincent Lindon, Ruben Ostlünd), Greta Gerwig coche toutes les cases : femme, cinéaste, jeune, talentueuse, couverte de succès. Avant Barbie, Greta Gerwig était la réalisatrice de films remarqués, élargissant à chaque fois son public. Lady Bird et Les Quatre filles du Docteur March lui valent des nominations aux Oscars et des critiques élogieuses. Encore avant, Greta Gerwig était l'égérie du cinéma indépendant américain, en particulier de son compagnon et complice, Noah Baumbach. Elle tourne, sous sa direction, plusieurs longs-métrages. Greenberg, avec Ben Stiller, le très beau Frances Ha, portrait d'une danseuse bohème dans un New York en noir et blanc, Mistress America et White Noise. Elle joue aussi sous la direction de Woody Allen (To Rome with Love), Barry Levinson (En toute humilité, avec Al Pacino) ou Pablo Larrain (Jackie).

Greta Gerwig devient la première cinéaste américaine à endosser le costume de présidente du jury à Cannes et la deuxième réalisatrice, après Jane Campion en 2014. Sky is the limit.