Léon XIV va célébrer sa première messe en tant que pape, Macron salue «un moment historique pour l’Église»
Le quatrième pape non italien de suite
Le 267e pape de l’Église catholique Léon XIV est le quatrième souverain pontife non italien de suite après le Polonais Jean-Paul II (1978-2005), l’Allemand Benoît XVI (2005-2013) et l’Argentin François. Léon XIV, lui, est né à Chicago, aux États-Unis. L’argument qui invalidait, ces derniers jours, le fait que ce religieux augustinien puisse être élu pape, était précisément qu’il était né aux États-Unis. Ce cardinal, devenu pape sans l’avoir véritablement imaginé, va incarner désormais toute l’Église catholique.
Sous les fresques de Michel-Ange, il a été élu au deuxième jour du conclave, qui s’annonçait très ouvert, du fait notamment des 133 cardinaux présents, un record. Il a réuni une majorité des deux tiers, soit au moins 89 voix.
On avait peut-être trop oublié que, dans la liste des 133 cardinaux électeurs, 70 nationalités étaient représentées et que le centre du monde de l’Église catholique n’est pas Rome ou l’Italie, mais le Christ, et qu’il s’agit de choisir le successeur de l’apôtre Pierre et non le successeur du pape François. C’est ainsi la grande leçon de ce conclave 2025 : par ce choix, l’Église démontre sa capacité de renouvellement. Ce n’est pas un pas de côté mais un acte prophétique dans son esprit, qu’elle considère comme inspiré par «plus haut» que ses propres calculs, ses dissensions, ses programmes tout prêts.
Plusieurs rendez-vous à venir
Après cette première messe qu’il célébrera ce vendredi matin, Léon XIV honorera une série de rendez-vous dans les prochains jours, dont la prière du Regina Coeli dimanche à midi. Il rencontrera lundi matin les journalistes au Vatican.
Ses premiers faits et gestes seront observés de près : décidera-t-il de vivre à la résidence Sainte-Marthe, comme François, ou reviendra-t-il dans les appartements pontificaux? Quelles seront ses premières décisions? Le natif de Chicago devra rapidement affronter des défis considérables pour une Église en perte de vitesse en Europe : finances, lutte contre la pédocriminalité, baisse des vocations... Mais il devra aussi ressouder les différents courants d’une institution où cohabitent des sensibilités culturelles très diverses, entre une Europe sécularisée et des «périphéries» en croissance.
Il devra aussi apaiser une institution parfois bousculée par le pontificat de François (2013-2025), ponctué de réformes qui ont fait l’objet de vives critiques internes. Sa connaissance parfaite de l’ensemble de la Curie romaine (appareil administratif du Saint-Siège) devrait l’aider grandement dans sa tâche.
Les réactions mondiales se multiplient après l’annonce de l’élection du pape Léon XIV
Quelques minutes après l’annonce de l’élection du nouveau souverain pontife, Donald Trump a été le premier chef d’État à le féliciter, évoquant dans un message sur son réseau Truth Social le «grand honneur» pour son pays qu’ait été élu le premier pape américain de l’Histoire. Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio, lui-même fervent catholique, a indiqué que les États-Unis se réjouissent de travailler avec lui.
Du Liban à l’Espagne en passant par l’Italie, l’UE ou Israël, les réactions internationales se sont multipliées dès l’annonce de l’élection de Léon XIV. Le premier ministre espagnol Pedro Sanchez a écrit sur X son espoir que le pape Léon XIV contribuera à « renforcer le dialogue et la défense des droits humains dans un monde qui a besoin d’espoir et d’unité». «L’Italie regarde avec respect et espoir» son «héritage spirituel, qui s’inscrit dans le sillon tracé par le pape François», a écrit sur X la première ministre italienne Giorgia Meloni.
En France, Emmanuel Macron a qualifié l’élection du premier pape américain de «moment historique», et plaidé pour que le «nouveau pontificat soit porteur de paix et d’espérance», alors qu’était célébré jeudi le 80e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe.
Le chancelier allemand Friedrich Merz a pour sa part déclaré que le pape, considéré comme un homme d’écoute et de synthèse, classé parmi les modérés, donnait «espoir et orientation à des millions de croyants». Le premier ministre britannique Keir Starmer a salué une élection «majeure». La présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, a salué un pape qui «inspire le monde» par son engagement pour la paix.
La présidente du Pérou Dina Boluarte salue l’élection du nouveau pape Léon XIV, un Péruvien par «choix et conviction», comme «historique pour le Pérou». Robert Francis Prevost entretient en effet de profonds liens avec l’Amérique latine, pour avoir passé une vingtaine d’années au Pérou.
LES RÉACTIONS MONDIALES SE MULTIPLIENT
Une première messe à 11 heures
Quelques heures après son élection, ce vendredi matin à 11 heures, le pape Léon XIV, pasteur augustinien féru d’histoire chrétienne et de mathématiques, animera une messe privée avec les cardinaux. Elle sera retransmise par les médias du Vatican, au cours de laquelle il prononcera sa première homélie en tant que pape, très attendue.
Une première apparition sous une nuée d’applaudissements
Lors de sa première apparition jeudi soir devant une foule en liesse place Saint-Pierre, Léon XIV s’est adressé au plus de 1,4 milliard de catholiques: «Que la paix soit avec vous tous!», ont été ses premiers mots, dans un italien teinté d’accent américain. «Merci au pape François», décédé le 21 avril à 88 ans, a-t-il aussi lancé, très ému, remerciant ses collègues cardinaux de l’avoir élu.
Fidèles et touristes ont salué avec un tonnerre d’applaudissements son apparition sur le balcon de la basilique Saint-Pierre tandis que les cloches sonnaient à toute volée, un peu plus d’une heure après que la fumée blanche fut sortie de la cheminée installée sur le toit de la chapelle Sixtine.
Bienvenue sur ce direct
Bonjour à tous, bienvenue sur ce direct consacré au pape Léon XIV. L’Américain Robert Francis Prevost est devenu ce jeudi 8 mai à 69 ans le premier pape américain de l’Histoire. Ce vendredi, il va célébrer sa première messe dans la chapelle Sixtine avant une série de rendez-vous lors desquels ses paroles et ses gestes seront scrutés.