« Il fait 45 °C dans mon appart, c’est invivable » : les témoignages des damnés de la chaleur dans l’enfer des logements bouilloires

Une glacière l’hiver, un four l’été. Si la notion de « passoire thermique » s’est imposée dans le langage courant pour désigner les logements qui laissent entrer le froid, celle de « bouilloire thermique » est en passe de la rattraper. Ces logements où la température grimpe jusqu’à devenir insoutenable en été sont légion, dans un contexte de dérèglement climatique et d’intensification des vagues de chaleur de plus en plus fréquentes.

Cette réalité constitue un enjeu majeur, alors que la canicule frappe aujourd’hui une grande partie du pays, avec des températures pouvant dépasser localement les 40 °C. Lundi 30 juin, dans l’après-midi, 16 départements – de l’Île-de-France et du Centre – ont basculé en vigilance rouge, sans véritable répit attendu avant le milieu de la semaine.

« Mon ventilateur a rendu l’âme »

Une situation éprouvante pour de nombreuses personnes, quand un tiers des logements en France sont considérés comme des « bouilloires », selon l’indicateur de confort d’été des diagnostics de performance énergétique (DPE), d’après une étude de la Fondation pour le logement des défavorisés.

« Ces derniers jours, il fait 45 degrés dans mon appart, c’est invivable », témoigne Anthony, qui fait partie des centaines de milliers de personnes confrontées à la précarité énergétique estivale. « Mon ventilateur a rendu l’âme, des pièces ont littéralement fondu à l’intérieur. »

Installé depuis quatre ans à Villeurbanne (Rhône) dans un appartement sous les toits, le trentenaire n’a d’autre choix que de fuir son logement pendant l’été : « Je dois alterner entre loger chez des amis ou chez ma compagne. » En cause : un logement mal isolé, dépourvu de volets extérieurs, véritable passoire face à la chaleur. Résultat : il dort mal et peine à se concentrer quand il travaille chez lui.

« Ayant des troubles de l’attention, c’est devenu quasiment impossible d’effectuer une activité cognitive dans ces conditions », confie-t-il, désabusé. Même constat pour Célia, qui vit avec sa fille dans un logement surchauffé du 11e arrondissement de Paris. « Je suis constamment énervée car je ne supporte plus de vivre dans une telle chaleur », peste l’aide-soignante, installée depuis dix-sept ans dans un 22 m² vétuste et mal isolé.

Un « concentré d’injustices »

Des conséquences psychologiques mises en lumière par une étude publiée, mardi 1er juillet, par Oxfam et Ghett’up. « Dans 100 % des réponses reçues, les personnes interrogées nous disent que