Combats dans l'est de la République démocratique du Congo : le M23 aux portes de Goma
Des combats intenses aux portes de la grande ville de Goma ont fait rage, dimanche 26 janvier, dans l'est de la République démocratique du Congo, entre l'armée congolaise et le groupe antigouvernemental du M23. Ce dernier est soutenu par le Rwanda et son armée. Le Conseil de Sécurité de l'ONU tient une réunion en urgence dans la journée après l'intensification des combats, dans lesquels 13 soldats étrangers, dont trois Casques bleus ont été tués.
Après l'échec d'une médiation RDC-Rwanda sous l'égide de l'Angola, le M23 et 3 000 à 4 000 soldats rwandais, selon l'ONU, ont rapidement gagné du terrain ces dernières semaines. Ils encerclent désormais la capitale de la province du Nord-Kivu, Goma, qui compte un million d'habitants et au moins autant de déplacés.
Le dernier diplomate rwandais "évacué"
Dans le centre de la ville, de lourdes détonations résonnaient depuis l'aube et des hélicoptères de combat de l'armée congolaise tournent dans le ciel. Voitures et motos circulaient encore, mais la plupart des commerces ont fermé. A mesure que les combats se rapprochaient, parfois à moins de dix kilomètres, de nouvelles colonnes de déplacés affluent. La veille, le porte-parole de l'armée a accusé le Rwanda d'être "déterminé à s'emparer de la ville de Goma".
Le Rwanda a "évacué" vendredi son dernier diplomate à Kinshasa, a annoncé dimanche à l'AFP le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Olivier Nduhungirehe. Kinshasa avait de son côté annoncé samedi rappeler ses diplomates à Kigali "avec effet immédiat".
Dans l'est de la RDC riche en ressources naturelles, les conflits s'enchaînent depuis plus de trente ans. Une demi-douzaine de cessez-le-feu et trêves ont déjà été décrétés puis rompus dans la région. Le dernier cessez-le-feu avait été signé fin juillet.