Éric Mouzin, 68 ans, expert en assurances, pourrait en vouloir à la terre entière et hurler de rage. Le père d’Estelle, enlevée le 9 janvier 2003 à Guermantes (Seine-et-Marne) se présente cependant à la barre des assises en affirmant n’être animé d’«aucun esprit de vengeance». Dans le box, Monique Olivier est une statue de sel. Tête baissée, elle n’esquisse pas un geste depuis le début de la matinée et le début des dépositions des proches de la fillette. Son ex-mari, Michel Fourniret, avait avoué l’avoir tuée. Elle a confirmé, ici même, avoir participé au rapt suivi de l’assassinat d’Estelle.
Il a fallu vingt ans pour qu’un procès ait lieu, bien que le nom de Fourniret, décédé en 2021, ait été soufflé dès l’été 2003 par les policiers belges, qui venaient de l’arrêter, à leurs collègues français. Mardi, Franck Douchy, ancien chef de la PJ versaillaise, service qui, selon lui, «incarne l’excellence de la police judiciaire», a été entendu. Me Seban, conseil des Mouzin, lui a rappelé qu’en juillet…