À la demande de Me Didier Seban, partie civile, on remet à Monique Olivier deux photographies prises sur une table d’autopsie. Elle les saisit d’une main tremblante, chausse ses lunettes. De loin, dans la salle, on distingue le visage de Joanna Parrish tuméfié. Un sillon sombre barre son cou livide. L’accusée scrute attentivement les clichés, tantôt l’un, tantôt l’autre. Elle a les yeux écarquillés et la bouche ouverte, comme prise d’un vertige.
À quoi pense-t-elle? Entend-elle à nouveau les hurlements de la jeune femme qu’elle avait capturée avec Michel Fourniret, le 16 mai 1990 à Auxerre? Revoit-elle son mari la massacrer de ses poings énormes avant de la violer puis de l’étrangler dans le fourgon C15? Sans doute. L’a-t-elle aidé à maîtriser leur proie? C’est son secret. Lentement, Monique Olivier pose les photos sur le rebord du box. De sa main secouée de soubresauts elle les repousse le plus loin d’elle, avec une lenteur extrême.
Complice d’un tueur en série
Me Seban, à qui l’on doit ce saisissant moment d’assises