Pourquoi la famille de Martin Luther King s’inquiète d’une « utilisation abusive » des archives sur l’assassinat du défenseur des droits civiques
Les 230 000 pages d’archives liés à Martin Luther King rendues public par le gouvernement de Donald Trump portaient sur l’enquête du FBI, la police fédérale, la traque internationale de son assassin présumé, ou encore sur le témoignage d’un de ses codétenus… La publication de ces documents a fait vivement réagir, lundi 21 juillet, la famille du célèbre défenseur des droits civiques aux États-Unis.
Dans un communiqué, les enfants de Martin Luther King condamnent « fermement toute tentative d’utilisation abusive de ces documents visant à saper l’héritage de notre père et les réalisations importantes du mouvement ». Et de rappeler que « sa mort tragique » avait été « un deuil profondément personnel ». De son côté, la directrice du Renseignement national, Tulsi Gabbard, à l’origine de l’annonce, a fait valoir que les États-Unis assuraient « une complète transparence sur cet événement tragique et décisif dans l’Histoire du pays ».
Une « campagne de désinformation et de surveillance » orchestrée par le directeur du FBI
La famille du militant pour les droits civiques a rappelé que « de son vivant », Martin Luther King était visé par une « campagne de désinformation et de surveillance » orchestrée par le directeur du FBI de l’époque, le puissant J. Edgar Hoover, destinée à « discréditer, démanteler et détruire la réputation du Dr King et, plus largement, le mouvement des droits civiques ». Des actes qui ont constitué, selon le communiqué, « des atteintes à la vie privée, mais aussi des atteintes intentionnelles à la vérité (…) ».
Ils ont par ailleurs indiqué ne pas croire à la culpabilité de James Earl Ray, un ségrégationniste blanc condamné pour cet assassinat, perpétré le 4 avril 1968 sur le balcon d’un motel de Memphis (sud), où Martin Luther King était venu soutenir des éboueurs en grève. James Earl Ray est mort en prison en 1998. En 2018, Bernice King, la plus jeune des quatre enfants de Martin Luther King déclarait déjà : « Cela me fait mal au cœur » que « James Earl Ray ait dû passer sa vie en prison à payer pour des choses qu’il n’a pas faites », selon le journal états-unien le Washington Post.
Cette publication des archives fait suite à l’ordre donné par décret, le 23 janvier, par le président Donald Trump de déclassifier des archives gouvernementales sur l’assassinat de Martin Luther King Jr en 1968, mais aussi du président John F. Kennedy en 1963, ainsi que sur ceux de son frère Robert F. Kennedy, dit Bobby.
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