La soupe est la grimace est réputée difficilement digérable. Après la décision du Conseil constitutionnel, ce jeudi 7 août, de censurer la réintroduction de l’acétamipride prévue dans la loi du sénateur LR Laurent Duplomb, la droite est vent debout, révoltée par cette décision qu’elle juge « illégitime ».
À commencer par l’auteur du texte lui-même qui y voit « la victoire de la décroissance ». « Si on continue sur cette décroissance et l’écologie punitive, de nombreuses filières continueront de disparaître », a-t-il déclaré ce vendredi à l’antenne de RMC.
Loin de se décourager, le parlementaire a annoncé ses intentions de persister dans la volonté d’organiser le retour de ce pesticide interdit en France depuis 2018 par un éventuel nouveau texte.
« Le Conseil constitutionnel ne dit pas que l’acétamipride ne pourra jamais être réintroduit. Il ne ferme pas la porte, a-t-il souligné. Il nous donne les éléments qui pourraient permettre, avec un nouveau texte, de trouver des solutions pour pouvoir peut-être réintroduire l’acétamipride ».
« Piétiner la volonté populaire »
Sans surprise, la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, à la manœuvre pour faire adopter ce texte, parfois main dans la main avec la FNSEA, s’est désolée de cette décision. Selon elle, celle-ci maintient « une divergence entre le droit français et le droit européen » et les « conditions d’une concurrence inéquitable faisant courir un risque de disparition de certaines filières ».
Du côté de l’assemblée, le chef de file des députés LR, Laurent Wauquiez, est allé plus loin encore, dénonçant « le niveau d’ingérence des juges constitutionnels » qui « devient un vrai problème pour notre démocratie ». « Difficile encore une fois de trouver normal que le Conseil constitutionnel décide à la place des élus d’interdire ce qui était autorisé il y a 5 ans », a-t-il posté sur X.
Au Rassemblement national, grand soutien de la loi Duplomb, on n’hésite pas à crier au « scandale ». Marine Le Pen a accusé le Conseil constitutionnel de se comporter « comme un législateur alors qu’il n’en détient pas la légitimité démocratique ».
Un refrain consistant à dénoncer la « dictature des juges » habituel à l’extrême droite. L’un de ses lieutenants, le député Laurent Jacobelli, y voit d’ailleurs une façon de « piétiner la volonté populaire ». C’est oublier que l’abrogation de la loi était demandée par plus de deux millions de personnes via une pétition publiée sur le site de l’Assemblée nationale. Un record.
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