TEMOIGNAGE. "Il va bien, il a le moral" : la famille du journaliste Christophe Gleizes donne de ses nouvelles, près d'un mois après son incarcération en Algérie
Depuis bientôt un mois, Sylvie Godard doit passer par un avocat pour avoir des nouvelles de son fils. Alors, chaque fois qu'Amirouche Bakouri se rend devant la grille de la prison de Tizi Ouzou, en Algérie, une seule question lui brûle les lèvres : "Comment avez-vous trouvé Christophe ? Son visage ? Son regard ? Comment était-il ?" L'avocat, qui a pu échanger dimanche 20 juillet avec le journaliste français Christophe Gleizes, a été rassurant : "Il va bien, il a le moral. Il est bien traité."
De sa deuxième visite depuis le début de l'incarcération de son client fin juin, Amirouche Bakouri a même confié à Sylvie Godard que son aîné avait pris l'habitude de se lever tôt en prison, "dès 6 heures". Elle n'en revient pas. Avant qu'il soit condamné à sept ans de prison ferme par la justice algérienne pour "apologie du terrorisme" et "possession de publications dans un but de propagande nuisant à l'intérêt national" notamment, le fils qu'elle connaît était "plutôt du genre à travailler la nuit et dormir tard..."
Des lettres toujours pas arrivées à destination
Autre point rassurant : ses conditions de détention sont "toujours les mêmes", confie à franceinfo sa maman Sylvie Godard. Une cellule de 10 m2 qu'il partage avec un codétenu. Il y a une douche, des toilettes et de quoi lire. D'ailleurs, d'après les dires de l'avocat, "Christophe est en train de se plonger dans la lecture de Stendhal et de Victor Hugo". "On le reconnaît bien là, passionné de littérature", sourit Francis Godard, son beau-père.
En revanche, leurs écrits à eux ne sont pas encore parvenus dans les mains de Christophe Gleizes. "On lui a écrit deux lettres, mais il ne les a pas encore reçues. C'est regrettable car je sais qu'elles lui feraient beaucoup de bien, présume sa mère. Ce sont des messages d'amour, on lui dit qu'on est là, qu'on œuvre pour lui. Qu'après la dévastation, on s'est relevé pour maintenant résister."
La communication entre les parents et le fils ne devrait pas s'améliorer de si tôt. Pour le moment, la possibilité de passer un appel téléphonique lui a aussi été refusée. La date de son procès en appel n'est, elle, toujours pas fixée. Il se tiendra probablement courant octobre ou novembre.