En Autriche, l’extrême droite chargée de former le nouveau gouvernement

Le président autrichien, Alexander Van der Bellen, a chargé officiellement, ce lundi 6 janvier, Herbert Kickl, le chef du FPÖ (extrême droite), de former un nouveau gouvernement. S’il avait formulé jusqu’ici plus que des réserves à l’accès du FPÖ et de son chef au poste de chancelier, le président, issu du parti vert, a expliqué que la situation avait « changé » après l’échec des pourparlers entre l’ÖVP (droite), le SPÖ (social-démocratie) et les libéraux, acté samedi.

L’accès d’Herbert Kickl au poste suprême semble ainsi d’autant plus irrémédiable que l’ÖVP et son dirigeant par intérim, Christian Stocker, ont approuvé le principe de constitution d’un gouvernement extrême droite/droite. Les négociations sur sa composition, pilotées donc par Kickl, vont pouvoir débuter immédiatement.

Herbert Kickl, nostalgique du IIIe Reich et antivax

L’UE penche ainsi plus encore vers l’extrême droite. Le FPÖ de Kickl est membre du groupe des « patriotes pour l’Europe », présidé par le français Jordan Bardella, au sein duquel siège le chef de l’État de la Hongrie voisine, Viktor Orbán. Kickl affectionne les provocations les plus xénophobes pour plaider « la préservation du patrimoine » de la race autrichienne dans un pays régi par le droit du sang, se qualifie lui-même de « chancelier du peuple », expression utilisée par Adolf Hitler avant lui, et tient un discours « antivax » tonitruant.

Les deux partis FPÖ et ÖVP sont en plein accord sur une ligne économique ultra-libérale et anti-migrants. Leurs seuls points de divergence sérieux portent sur leur attitude face à l’UE et notamment sur les soutiens européens à l’Ukraine, le FPÖ se prononçant en faveur d’une poursuite de l’approvisionnement du pays en gaz naturel russe. Mais l’élaboration des compromis nécessaires ne devrait pas s’avérer hors d’atteinte.

L’extrême droite apparaît en effet d’autant plus en position de force qu’en cas d’échec des tractations gouvernementales à venir et donc de convocation d’un scrutin anticipé, les sondages lui donnent 35 % des suffrages (contre 29 % en septembre).

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