Roland-Garros 2025 : "Loïs Boisson n'a jamais joué sur gazon, mais elle a des armes", estime son entraîneur Florian Reynet
Son aventure s'est arrêtée en demi-finales, mais Loïs Boisson a été le phénomène de la quinzaine porte d'Auteuil. À 22 ans, la Française a changé de dimension sous les yeux du monde entier et va devoir vivre avec. A peine aura-t-elle eu le temps de réaliser l'étendue de sa performance que Wimbledon se profile (30 juin-13 juillet), un tournoi auquel elle espère participer pour la première fois.
Pour franceinfo: sport, Florian Reynet, son entraîneur depuis cinq ans, revient sur cette quinzaine mémorable et se projette sur le proche avenir de la nouvelle coqueluche du tennis tricolore.
Franceinfo: sport : Au lendemain de la défaite en demi-finales face à Coco Gauff, dans quel état d'esprit êtes-vous ? Le fait d'avoir bénéficié d'un seul jour de récupération laisse-t-il des regrets à Loïs Boisson ?
Florian Reynet : C'est un tout. Forcément, on aurait aimé qu'elle ait un jour de plus pour se reposer, d'autant plus avec toute l'attention médiatique autour d'elle. Jouer des filles du top niveau ça demande une énergie folle, entre le match, le stress, l'engouement autour. Ça n'a pas joué en sa faveur, mais Loïs a donné le maximum de ce qu'elle avait sur le terrain. C'est l'essentiel.
La vie de Loïs Boisson ne sera plus la même après cette folle quinzaine. Vous sentez déjà le changement, les sollicitations ?
Je laisse tout ça à l'agent, je me concentre sur la partie tennis, c'est déjà bien [rires]. Rien que d'un point de vue tennis, justement, tout va changer : Loïs aura beaucoup plus de possibilités pour jouer des tournois plus prestigieux. Elle va pouvoir faire les WTA 1000, puis la tournée asiatique en fin d'année. C'est juste incroyable de passer certaines étapes un peu plus vite.
On va rester comme on est depuis le début. Des choses positives s'ajoutent pour que Loïs soit encore meilleure, mais de notre côté, dans nos habitudes, les entraînements, rien ne va changer. On ne va pas s'enflammer. Ce qu'il faut dans ce sport, qui est déjà assez dur quand on est sur le terrain, c'est de la stabilité autour. D'ailleurs, c'est ce que Coco Gauff a dit après la demi-finale. Elle a conseillé à Loïs de garder ses habitudes.
Loïs Boisson a beaucoup parlé de son rapport viscéral à la terre battue, sa surface préférée. Mais qu'en est-il du gazon, alors que Wimbledon approche ?
Son rapport au gazon ? C'est simple : elle n'a jamais joué dessus, donc voilà le rapport ! [rires] C'est le néant, elle va découvrir le gazon dans les prochaines semaines. Loïs va devoir apprivoiser ses déplacements, qui sont plus compliqués sur l'herbe. Elle devra faire évoluer son jeu, mais elle a des armes pour bien jouer sur gazon, que ce soit son service, son slice, ses montées au filet. Il n'y a pas de raison que ça ne marche pas. Mais ce seront ses premiers tournois sur cette surface, donc il faudra modérer les attentes, même si elle peut vite performer dessus.
Quand saura-t-on si Loïs Boisson sera invitée à Wimbledon ?
On saura vers le 18 juin si on a une invitation. D'ici là, on va questionner un peu pour avoir des tendances, savoir si Loïs a une chance de participer à Wimbledon ou pas. On va s'entraîner sur gazon en Allemagne ou en Angleterre, à moins de trouver un club en France bien équipé. Et il va falloir trouver une tenue blanche, on va appeler les marques [rires].