10 septembre : la cocotte-minute de la colère sociale prête à exploser
« Le moment de vérité ». Avec ces quatre mots inscrits à son pupitre lors de la présentation de son budget le 15 juillet, François Bayrou ne croyait pas si bien dire. La fameuse « rentrée sociale » n’a jamais aussi bien porté son nom que cette année où une grande majorité de Français ne semblent pas résignés à ce qu’un gouvernement qui ne tire aucune légitimité des urnes lui fasse les poches et achève de démanteler minutieusement les conquis sociaux.
Cette nouvelle saignée, alors que le pouvoir macroniste déverse généreusement 211 milliards d’euros par an aux entreprises, même quand elles licencient et délocalisent, ne passe pas. À tel point que la colère déborde des cadres habituels.
Qualifié ici « d’ovni politique », là de « bulle médiatique », un mouvement citoyen baptisé « Bloquons tout », et qui proclame son indépendance vis-à-vis des partis politiques et des syndicats, est entré en scène pendant l’été.
Accueillies avec un peu moins de méfiance que les gilets jaunes il y a sept ans, ces initiatives représentent un baromètre intéressant de l’ampleur de la colère, de son assise dans des milieux sociaux et politiques hétérogènes, pour certains très éloignés des pratiques militantes traditionnelles. Elles poussent organisations politiques et syndicales à s’interroger sur leurs stratégies et modes d’action.
La répression féroce des derniers mouvements sociaux, l’arrogance du gouvernement et les passages en force permanents ont d’abord nourri la résignation et le sentiment d’impuissance. Cette violence du pouvoir engendre plus de radicalité, aiguise l’urgence vitale de passer à autre chose.
Le succès de la pétition citoyenne contre la loi Duplomb s’inscrit dans ce même mouvement. Il contredit sévèrement le discours défaitiste selon lequel les Français se désintéresseraient de la politique. C’est un bon exemple de la complémentarité des initiatives populaires avec celles de la gauche parlementaire.
Le 10 septembre doit être pensé dans le même esprit. Une initiative de plus, différente de celles que prendront les syndicats, qui se rencontreront le 1er septembre pour définir leurs modes d’action. Il est trop tôt pour savoir si ces mécontentements pourront converger sur la base de revendications de progrès social ou trouver un débouché politique. Mais une chose est sûre, la Cocotte-Minute de la colère sociale est sous pression.
Et François Bayrou est proche de la sortie.
Aux côtés de celles et ceux qui luttent !
L’urgence sociale, c’est chaque jour la priorité de l’Humanité.
- En exposant la violence patronale.
- En montrant ce que vivent celles et ceux qui travaillent et ceux qui aspirent à le faire.
- En donnant des clés de compréhension et des outils aux salarié.es pour se défendre contre les politiques ultralibérales qui dégradent leur qualité de vie.
Vous connaissez d’autres médias qui font ça ?
Je veux en savoir plus !