Droits de douane : "Nous n'allons pas nous arrêter là", promet le ministre des Affaires étrangères qui veut "rééquilibrer" l'accord avec les États-Unis

"Nous n'allons pas nous arrêter là", a promis le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot sur franceinfo, vendredi 1er août. Il appelle à "rééquilibrer" l'accord scellé dimanche entre l'Union européenne et les États-Unis, qui prévoit notamment une hausse de 15% des droits de douane sur les exportations européennes.

"Nous avons exprimé très clairement nos lignes rouges, lignes rouges qui ont été respectées", relate le ministre des Affaires étrangères. Il cite la "préservation de certains de nos intérêts économiques et commerciaux essentiels et en particulier de l'aéronautique qui est à zéro (exemptée de taxe), zéro concession sur les filières agricoles sensibles, zéro concession sur nos normes et nos règles sanitaires et numériques".

L'Europe doit "muscler son jeu"

Les vins et spiritueux seront cependant soumis à cette hausse de 15% des droits de douane. "Nous n'allons pas nous arrêter là, le président de la République l'a dit, nous voulons obtenir de nouvelles concessions, des garanties sur les vins et spiritueux", répète Jean-Noël Barrot. Le chef de la diplomatie française appelle à un "rééquilibrage sur le volet des services, et en particulier des services numériques, parce que, certes l'Union européenne a un excédent dans le commerce des biens, mais elle a un déficit dans le domaine des services. Si on rééquilibre du côté des biens, alors il faut aussi rééquilibrer dans le domaine des services."

Jean-Noël Barrot appelle l'Europe à "muscler son jeu". "Si l'Europe avait été plus forte, si elle avait été crainte par Donald Trump et les négociateurs américains, alors nous aurions sans doute pu obtenir des résultats meilleurs", observe-t-il. Pour se renforcer sur le plan économique, le ministre des Affaires étrangères plaide pour davantage d''investissement", "de la simplification", et "une politique commerciale plus réaliste, plus pragmatique". Concernant l'application de cet accord commercial, prévue le 7 août, "il y a quelques zones d'ombre qu'il convient encore d'éclaircir", prévient Jean-Noël Barrot. "Je comprends des déclarations de représentants de l'administration américaine la nuit dernière que les droits de douane ne s'appliqueraient qu'à partir du 7 août", estime le ministre, mais "s'agissant de notre part, (...) ça n'est aussi qu'une étape, parce que, certes, un accord a été trouvé, encore faut-il qu'il soit adopté par les Européens".