Une entreprise américaine de bracelets connectés offre des primes aux salariés... qui dorment bien

« Tout employé dont le rendement moyen du sommeil est de 85 % ou plus reçoit 100 dollars par mois. » Liubomir / stock.adobe.com

Whoop, l’entreprise américaine, spécialisée dans les bracelets connectés, propose à ses plus de 500 salariés une prime de 100 dollars (96 euros) s’ils respectent des critères de sommeil spécifiques.

Passer la publicité

Fondée en 2012, Whoop fabrique des bracelets connectés qui permettent de suivre plusieurs paramètres de santé, tels que les différentes phases de sommeil, le niveau de stress et encore l’intensité des efforts physiques. Ces données sont ensuite analysées pour donner des conseils personnalisés, permettant d’améliorer la santé et le bien-être des utilisateurs. Pour Will Ahmed, le PDG de Whoop, il ne s’agit pas seulement de vendre des produits, mais aussi de promouvoir une culture axée sur le bien-être. Ainsi, pour encourager ses employés à adopter des habitudes de sommeil saines, l’entreprise offre une prime mensuelle de 100 dollars à condition qu’ils respectent un objectif de sommeil.

Sur le papier, tout nouvel employé qui arrive dans l’entreprise devient éligible à la prime de sommeil dès lors que son sommeil est régulier et réparateur. Dans les faits, les employés doivent atteindre 85 % de leurs besoins en sommeil en moyenne chaque mois. « Il s’agit de mettre en pratique ce que nous prêchons », a confié Will Ahmed au média Business Insider. « Tout employé dont le rendement moyen du sommeil est de 85 % ou plus reçoit 100 dollars par mois ». Les besoins en sommeil sont calculés pour chaque salarié à l’aide de la fameuse montre connectée, en fonction de différents facteurs : la durée du sommeil, sa qualité, la gestion du stress et sa capacité à récupérer après un effort physique.

Le sommeil comme indice de performance

La volonté de Whoop repose sur une conviction simple : un salarié bien reposé est plus productif. L’initiative de cette prime profite aux employés, mais donc aussi à l’entreprise. Avec pour slogan « Le sommeil c’est plus que du temps passé au lit », l’entreprise place donc la qualité du sommeil au cœur de sa stratégie et de ses valeurs. Outre la prime, les résultats de la montre connectée servent également à détecter si un employé est « physiquement épuisé » ou à un « système immunitaire potentiellement affaibli ». Dans ces cas, l’entreprise encourage ses salariés à travailler depuis chez eux. Les employés doivent « enregistrer plus de 140 comportements tels que la consommation de caféine, l’exposition au soleil matinal, le port de lunettes anti-lumière bleue ou l’allaitement dans votre Journal WHOOP ». Autant d’informations précises, voire intrusives, qui soulèvent des questions sur la vie privée et la collecte de données personnelles.

L’entreprise précise que la participation est entièrement volontaire et que toutes les données collectées sont sécurisées et anonymisées. Cependant, cette collecte de données soulève des interrogations sur les limites de l’entreprise en matière de vie privée. Pour l’instant Whoop ne publie pas les chiffres concernant le nombre d’employés ayant reçu cette prime ni sur son impact réel sur la productivité. Ces informations restent floues et la transparence sur les résultats est limitée.

Des initiatives similaires en France ?

En France, aucune entreprise ne semble offrir des primes liées au sommeil ou au bien-être de ses salariés. Notons pourtant que les besoins pour un adulte âgé de 26 à 64 ans sont d’environ sept à neuf heures de sommeil par nuit, bien loin des six heures quarante en moyenne, selon des chiffres de Santé publique France. Toutefois, certaines sociétés ont mis en place des salles de sieste, favorisant la récupération pendant la journée. Par exemple, des entreprises comme Orange, Sanofi ou Pernod Ricard ont aménagé des espaces pour permettre à leurs employés de se reposer. Malgré ces initiatives, le concept de « salle de sieste » reste encore peu développé, alors la prime du sommeil ne semble pas prête d’arriver en France.