L’interrogatoire très attendu de l’ex chirurgien Joël Le Scouarnec, jugé à Vannes pour des viols ou agressions sexuelles sur près de 300 patients, se poursuit ce mardi 4 mars avec l’examen des carnets où il consignait ses actes pédocriminels. L’audience, qui débute exceptionnellement à 9 h 00, doit permettre de décortiquer le parcours professionnel du médecin, puis de le confronter à ses journaux intimes. Le procès doit durer jusqu’à début juin, selon le calendrier transmis par la cour.
Découverts en 2017 lors de son interpellation pour le viol d’une voisine de 6 ans, les carnets et fichiers dans lesquels il consignait les violences sexuelles commises durant des décennies avec les noms, âges voire les adresses des victimes, ont permis de découvrir l’ampleur de cette affaire. « Il se montrait fier de ses penchants, il aimait marquer qu’il était pédophile », a souligné le directeur d’enquête à ce sujet.
« Cinq heures de mascarade »
Au lancement de la deuxième semaine du procès, Joël Le Scouarnec a assuré, lundi 3 mars, vouloir désormais « assumer » au moment où la cour criminelle du Morbihan terminait l’examen de sa personnalité. « J’ai menti à tout le monde, (…) j’ai menti jusqu’en 2017, aujourd’hui, je veux assumer ma responsabilité », a-t-il déclaré dans le box, d’une voix toujours égale. « Si j’ai commis un viol, je dirai j’ai commis un viol », a-t-il poursuivi, disant s’être « débarrassé » de son désir pour les enfants depuis 2017 et son incarcération.
Maître Francesca Satta, l’avocate de plusieurs parties civiles, a fustigé « cinq heures de mascarade ». « Je ne crois pas à sa sincérité. Je pense qu’il est bien préparé », a-t-elle ajouté. Marie, une des victimes de l’ex-chirurgien, a indiqué, ne toujours pas savoir si elle pouvait « avoir confiance en sa sincérité ».
Si l’accusé a reconnu durant l’enquête une partie des faits de viols (touchers rectaux) sur des garçons, il n’a reconnu que des agressions sexuelles sur des filles, a relevé plus tôt à la barre le gendarme qui a dirigé l’enquête. Interrogé sur ses écrits faisant état de viols de petites filles dans ses carnets, le médecin a expliqué « qu’il s’agissait soit d’une exagération de sa part, soit d’un fantasme ».
L’un des moments marquants de la première semaine d’audience du procès qui a débuté le 24 février a été, au 5e jour d’audience, la reconnaissance, pour la première fois avoir commis des « abus sexuels » sur la fille de son fils aîné.
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