Affaire Le Scouarnec : avant le procès du plus grand pédocriminel français, un fiasco à tous les niveaux

L’affaire est sordide, elle s’étend sur trente ans et compte aujourd’hui 299 victimes de pédocriminalité. Ces enfants, filles et garçons, étaient âgés en moyenne de 11 ans quand ils ont été agressés ou violés. Certains n’ont pas été identifiés, d’autres se retrouvent écartés en raison de la prescription des faits : leur nombre est sans aucun doute sous-évalué. Face à ces victimes, un seul accusé : Joël Le Scouarnec.

Pour ordonner sa mise en accusation, l’exposé et la qualification des faits ont nécessité 745 pages. Une nouvelle affaire, qualifiée de « hors norme » par le secrétaire général du parquet général de la cour d’appel de Rennes (Ille-et-Vilaine), Ronan Le Clerc, qui l’a ainsi « labellisée » pour obtenir plus de moyens. Le Scouarnec, Pelicot, peut-être Bétharram… Cette appellation, désormais, englobe bien des procès.

C’est la plainte d’une voisine du médecin, âgée de 6 ans, en 2017, qui va permettre de stopper enfin les crimes de Joël Le Scouarnec. Le chirurgien digestif possède déjà un casier judiciaire depuis 2005 pour détention d’images pédopornographiques.

Pourtant, il aura pu commettre viols et attouchements de 1989 à 2014, de la Bretagne à la Charente-Maritime, sans être inquiété. Lorsque les gendarmes pénètrent dans la maison du septuagénaire en 2017 à Jonzac (Charente-Maritime) pour effectuer une première perquisition, ils découvrent des vêtements d’enfants, des poupées sexualisées aux visages de gamines, voire de poupons, et des disques durs dissimulés sous un matelas.

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