"Où voulez-vous qu’on aille ?" : à Gaza, la population toujours plus démunie après les annonces d'Israël
Le cabinet de sécurité israélien a tranché : l'armée prendra le contrôle de tout le territoire de Gaza. La première étape, annoncée par le bureau de Benyamin Nétanyahou, c'est l'occupation de la ville de Gaza, où se trouvent un million de Gazaouis, au centre de l'enclave. La moitié d'entre eux sont des réfugiés du nord et n'ont nulle part où aller.
"Nous n'avons pas de plan, où voulez-vous qu'on aille ?" Voilà les réponses des résidents de la ville de Gaza lorsqu'on leur demande s'ils comptent fuir. Le nord de l'enclave est trop dangereux, le sud est saturé de déplacés. Les tentes dans les camps se touchent les unes les autres.
Certains, comme Wissam Hamad, n'ont tout simplement plus la force de se déplacer. Au micro de Rami Almeghari à Gaza, il se demande : "Comment pourrais-je me préparer à un nouveau déplacement jusqu'au sud de l'enclave alors que je suis déjà incapable d'aller jusqu'à la mer ? Depuis le 7-Octobre, nous n'avons pas pu boire ou manger correctement. Et nous n'avons plus d'énergie, ni d'argent pour nous déplacer, il nous faut au moins 1 000 shekels [l'équivalent de 250 euros, ndlr] pour ça".
Comme beaucoup de Gazaouis, Wissam a déjà dû quitter le nord pour se réfugier dans la ville de Gaza. Un autre habitant a également confié à franceinfo avoir dû fuir les combats à quinze reprises et donc se déplacer dans quinze lieux différents depuis le début de la guerre.
Le sud de l'enclave, une option ?
La seule zone encore relativement protégée, c'est le sud, notamment le camp Al-Mawasi à Khan Younes. Mais d'après les Gazaouis réfugiés au camp, il n'y a plus du tout d'espace et les conditions de vie y sont déplorables. Circonscrit sur un kilomètre de large et quatorze kilomètres de long, le camp abrite désormais près d'un demi-million de Gazaouis. Et près d'un million de personnes vivent encore dans la ville de Gaza. La quasi-totalité de la population est donc censée se concentrer dans ce tout petit périmètre. Tout simplement impossible.
Au pied du mur, Mohamed, lui aussi réfugié dans la ville de Gaza, adresse un message aux différentes parties du conflit. "Arrêtez cette guerre, cette guerre catastrophique. Je m'adresse aux négociateurs : vous devez tout concéder pour le bien des civils" réclame-t-il.
Mais Israël semble plus déterminée que jamais à prendre le contrôle de tout le territoire. Le Hamas, de son côté, indique que la récente décision d'Israël équivaut à un sacrifice des otages. Aucun ne semble prêt à faire de concessions.