REPORTAGE. "Soulagement", "larmes aux yeux"... Les éleveurs savoyards peuvent enfin faire vacciner leurs vaches contre la dermatose nodulaire

Le ministère de l'Agriculture a annoncé lundi 21 juillet de nouvelles modalités pour accompagner les éleveurs des troupeaux touchés par la dermatose nodulaire contagieuse. Cette maladie inédite, sorte de variole qui contamine les vaches mais ne se transmet pas à l'homme met les éleveurs laitiers en difficulté et inquiète les autorités sanitaires. Vendredi 18 juillet, plus d'un mois après la découverte des premiers foyers dans les Alpes et l'abattage de plusieurs cheptels, la vaccination a finalement alors que 27 foyers contagieux avaient été identifiés en Savoie et Haute-Savoie. 

"Un immense soulagement"

Dans l'exploitation laitière de Verel-de-Montbel, en Savoie, le temps presse pour administrer les doses, afin de ne pas contaminer les 150 vaches de Pierre, l'éleveur de cette propriété. C'est"un immense soulagement de voir arriver le vaccin sur nos élevages", confie-t-il avec émotion en voyant la voiture du vétérinaire se garer.

Les flacons sont placés dans une seringue automatique qui ressemble à un petit pistolet. (MATTHIEU BONHOURE / RADIO FRANCE)
Les flacons sont placés dans une seringue automatique qui ressemble à un petit pistolet. (MATTHIEU BONHOURE / RADIO FRANCE)

Thomas, le vétérinaire, debout depuis 6 heures du matin intervient sur la sixième exploitation de la journée. À peine le temps d'avaler un café et il se met au travail. "Les voir avec les larmes aux yeux quand on arrive dans la ferme ça fait quelque chose. Et puis c'est la course parce qu'on sait qu'il y a une forte attente en face. C'est bien la première fois que je vaccine les vaches le dimanche", explique Thomas.

Une centaine de vaccins en 30 minutes

Les 300 000 doses de vaccins importées d’Afrique du Sud en urgence, sont conservées précieusement au frais, dans une glacière. "On fait très attention à la chaîne du froid, parce que vu qu'on n’a pas beaucoup de vaccins, on les traite avec beaucoup d'attention", indique le vétérinaire qui demande un coup de main à l’éleveur pour gagner du temps. "Tu as le flacon de solvant, après tu le prends et tu le ré-injecte", guide-t-il.

"Il y a une certaine émotion à faire ça"

Thomas, vétérinaire

à franceinfo

Les flacons sont placés dans une seringue automatique ressemblant à un petit pistolet. Les piqûres s’enchaînent à raison d'une centaine en une demi-heure. Le stress n’a pas pourtant pas encore totalement disparu sur le visage de l'éleveur. "Sachant que l'immunité totale est là au bout de 21 jours, on aura gagné d'ici 21 jours", espère-t-il. Le vétérinaire doit repartir, mais il repassera pour aller vacciner les dernières vaches de Pierre qui pâturent dans les champs, sur les flancs de montagne, plus difficiles d’accès, mais aussi plus éloignées de la maladie.