Euro 2025 : "On se demande quand est-ce que cela va enfin nous sourire"... Les Bleues "abattues" après une énième élimination en quarts de finale

Un nouveau crève-cœur à ajouter à la collection. Comme lors de huit des neufs derniers tournois majeurs, l'équipe de France a subi une élimination en quarts de finale de l'Euro, samedi 19 juillet au Parc Saint-Jacques de Bâle, après sa défaite aux tirs au but contre l'Allemagne à l'Euro (1-1, 6-5 t.a.b.). Et ce, au terme d'un scénario terriblement cruel car les joueuses de Christian Wück ont évolué durant 107 minutes en infériorité numérique, s'en remettant à leur mur Ann-Katrin Berger (neuf arrêts et deux tentatives repoussées dans la séance), et leur arrière-garde, pour écœurer les Bleues.

L'expulsion de Kathrin Hendrich et le pénalty qui a suivi avaient pourtant permis à ces dernières de prendre l'avantage au bout d'un quart d'heure. Mais elles n'ont jamais été capables d'enterrer les espoirs de leurs voisines d'outre-Rhin malgré 17 tirs tentés (neuf cadrés) et 75% de possession de balle."C'est très cruel, très difficile. On ne réalise pas, il y a beaucoup de déception et de frustration de sortir comme ça ce soir. On a tout donné, tout fait en se procurant des occasions. On se demande quand est-ce que cela va enfin nous sourire, c'est dur", a déclaré Grace Geyoro, le visage fermé, au micro de TF1.

Malheureusement, la sélection tricolore en a vu d'autres. Mais l'amertume que laisse cette désillusion a peu d'égal au vu du déroulé de la rencontre, et convoque forcément les scènes d'il y a dix ans, contre cette même Allemagne au Mondial 2015 (1-1, 5-4 t.a.b.).

"On est forcément déçues, elles sont à dix contre onze. Sortir comme cela, c'est toujours la pire des manières. C'était un match compliqué où les Allemandes sont restées derrière pendant pratiquement 90 minutes en envoyant des ogives devant. C'est comme cela, c'est le foot", a lâché la gardienne Pauline Peyraud-Magnin, qui n'a sorti aucun arrêt lors de la séance de tirs au but, après avoir repoussé un pénalty allemand en seconde période. "Je suis juste triste, cela tombe de nulle part. On est un peu abattues, on vient de prendre un coup derrière la tête", a-t-elle encore ajouté, les yeux embués, auprès du diffuseur.

"On ne s’y attendait pas forcément"

Le coup est d'autant plus dur pour ces Bleues que rien ne laissait vraiment présager d'un tel accroc avant la rencontre : cette équipe offensive était séduisante et venait de survoler avec brio un premier tour corsé (Angleterre, Galles, Pays-Bas). "Quand on prend neuf points en phase de poules, qu'on est sur une série de onze victoires, on y croit", a d'ailleurs souligné le sélectionneur Laurent Bonadei au moment d'évoquer, sobrement, "une déception". "Dans ces matchs, cela se joue à des petits détails et on n'a pas su profiter de cette supériorité numérique, c'est ce qui me rend frustré".

Pire, ses joueuses ont concédé un corner évitable pour offrir l'égalisation, d'une tête de Sjoeke Nüsken, aux vice-championnes d'Europe. "Il y a des regrets parce qu'à onze contre dix, on sait qu'il y a plus d'égalité sur coups de pied arrêtés. Il fallait éviter de leur donner ces opportunités", a-t-il rejoué avant de pointer un manque de "justesse technique dans la finition" et de conclure sur : "C'est dommage, il ne manquait pas grand chose".

"On voulait aller beaucoup plus loin. On avait engrangé pas mal de confiance donc s’arrêter aux portes des demi-finales, c’est vraiment un coup dur et on ne s’y attendait pas forcément", a confirmé sa capitaine Griedge Mbock, toujours sur TF1. "La folie, c'est de faire toujours la même chose en espérant un résultat différent", disait Laurent Bonadei fin mai au moment de justifier de la mise à l'écart de plusieurs de ses taulières (Wendie Renard, Eugénie Le Sommer, Kenza Dali). C'était osé, mais cela n'a pas empêché la malédiction des quarts d'encore frapper.