Léon Marchand (2/5) : l'enfant de la piscine
L'histoire ne dit pas si le petit Léon Marchand a commencé par des séances de bébés nageurs. Elle raconte en revanche qu'avant même de savoir marcher, il entendait déjà ses parents parler de crawl, de papillon et de brasse à la maison. Son père, Xavier Marchand, était vice champion d’Europe en 1997, vice-champion du monde en 1998, et a participé aux Jeux olympiques d’Atlanta en 1996 puis de Sydney en 2000. Vingt-cinq ans avant Léon, c'est donc Xavier Marchand qui faisait rêver la nouvelle génération. Il était l'idole de jeunes nageurs comme Florent Manaudou et Malia Metella. "J'avais son poster sur le mur de ma chambre", s'amuse Florent Manaudou. "C'était un des mentors quand la nouvelle génération est arrivée en équipe de France en 2000. Ça fait plaisir de voir que maintenant, c'est son fils qui porte haut nos couleurs", se réjouit à son tour l'ancienne nageuse.
Pourtant, tout aurait pu se passer différemment, car même si dans la famille Marchand, le chlore coule dans les veines, le petit Léon a bien failli tout arrêter. Dès l'âge de six ans, il s'inscrit dans le club de son père, l'un des meilleurs de France : les Dauphins du Toec à Toulouse. Dans la piscine, celui qui se décrit comme un "gringalet" à l'époque, a tout le temps froid. Ses parents vont vouloir le freiner. "Au début, ils ne voulaient pas trop que je nage, donc j'ai arrêté un ou deux ans, puis j'ai repris et depuis ça passe tout seul, je déteste perdre, j'ai juste envie de gagner", raconte Léon, alors encore adolescent.
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Un entraînement intensif
À neuf ans, Léon Marchand dispute sa première course, effectue son premier plongeon et remporte sa première victoire. À seize ans, il devient champion de France toutes catégories. Le jeune nageur s'entraîne deux fois par jour et passe près de quatre heures dans l'eau avec l'entraîneur Nicolas Castel, conscient d'être tombé sur une pépite. Léon Marchand n'est pas un adolescent ordinaire. Sportif de haut niveau, il bénéficie d'un aménagement de son emploi du temps au lycée Bellegarde. Il a quatre ans pour passer le bac scientifique qu'il décroche en obtenant la mention "très bien". "J'ai eu 17 et demi, je suis choqué, je n’avais même pas appris", avoue le quadruple médaillé d'or. C'est donc sereinement que le jeune nageur peut continuer de progresser dans l'eau.
“On a des nageurs avec beaucoup de qualités, mais qui en rassemblent autant à la fois, c'est quand même assez rare. À partir du moment où il s'est mis un objectif en tête, il a une capacité de travail impressionnante."
Nicolas Castel, entraîneur
En 2019, alors âgé de 17 ans, il devient recordman de France du 400 m 4 nages en battant le record de son père avec un temps de 4 minutes 16 secondes et 37 centièmes. Le jeune prodige se réjouit de sa performance. "J'avoue que j'étais plutôt fier quand j'ai battu le temps de mon père, c'était une petite réussite personnelle", explique Léon Marchand. Aux championnats du monde juniors de Budapest, Léon Marchand marque les esprits. À chaque course, l’enfant de Toulouse prend une nouvelle dimension. Il ne se contente pas d'un simple complexe d'Œdipe. Désormais, Léon Marchand voit plus loin et son regard se tourne vers l'autre côté de l'Atlantique.
Aujourd'hui, il se prépare aux Mondiaux de Singapour (11 juillet-3 août), où il participera à partir du 27 juillet. Et son prochain objectif sera à nouveau les JO : Los Angeles en 2028.