Vivre sous 50°C en 2025 ? Un futur proche qui nécessite des adaptations

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.

Une France qui suffoque, accablée de chaleur. La canicule actuelle n'est peut-être qu'un avant-goût de ce qui nous attend à la fin du siècle. Des pointes à 50 degrés sont annoncées d'ici 25 ans. L'espace de deux minutes, plongeons-nous dans cette France de demain, au climat tropical.

Dans l'Hérault, qui détient le record absolu de température en France, le réchauffement rend déjà les sécheresses plus fréquentes. Pour s'adapter, Pierre Colin, viticulteur dans ce département, a dû se diversifier. À côté du raisin, il a planté des oliviers, des amandiers et même des grenadiers qui supportent jusqu'à 50 degrés. "Alors déjà, c'est moins gourmands en eau. Pour l'instant, il n'y a pas de traitement important. Ce que je constate pour cultiver les deux, c'est que le grenadier est plus rustique. Il va résister quand même pas mal par rapport aux aléas climatiques", constate-t-il.

Des champs d'abricots de plus en plus au nord

Il n'est pas question d'arrêter la vigne, mais ce viticulteur le sait, avec des étés de plus en plus chauds, il ne peut plus compter uniquement sur elle. "Il faut se poser vraiment la question de la pertinence de mettre de la vigne à certains endroits, mieux à certains endroits et moins bien à d'autres", poursuit Pierre Colin.

La France s'est d'ores et déjà réchauffée de 1,7 °C depuis les années 1850. Ce pourrait être plus 2,7 °C en 2050 et plus 4 °C en 2100. Ainsi, Paris connaîtrait toute l'année le climat de Montpellier. Lyon aurait des airs de Rome. Et à Marseille, on vivrait sous les températures de Séville, en Espagne. Résultat : des paysages bouleversés. Des champs d'abricots, de plus en plus au nord. En montagne, des glaciers qui disparaissent. Dans les Pyrénées, il n'y en aura plus d'ici 10 à 15 ans.

Notre corps, lui aussi, subit les effets de ce réchauffement. Pour s'en convaincre, un camion test propose une immersion à 50 degrés. Après 10 minutes seulement, nos réflexes et notre concentration diminuent.

Des villes à repenser

À Paris, le bitume s'efface déjà au profit de la végétation. De grands arbres, parfois venus du sud, pour résister aux sécheresses et des parterres de plantes un peu partout. "À Paris, pour rafraîchir la ville. Il faut des grands arbres qui procurent de l'ombre, mais pas qu'eux. Toute végétalisation par petites touches permet d'éviter à des matériaux au sol d'accumuler la chaleur et de la relarguer la nuit", explique Marie Gantois, cheffe de la Division expertises sol et végétal pour la Ville de Paris.

Deux minutes, c'est court pour dessiner ce nouveau paysage. Mais tous ces bouleversements peuvent encore être limités en diminuant drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre.