Proposition de rencontre Poutine-Zelensky à Moscou : une "tactique dilatoire", explique Gaël Veyssière, l'ambassadeur de France en Ukraine

"Les Russes sont très forts pour faire des négociations sur les négociations", a décrypté mercredi 20 août sur franceinfo l'ambassadeur de France en Ukraine, Gaël Veyssière, après que Vladimir Poutine a proposé de rencontrer Volodymyr Zelensky à Moscou pour mettre fin à la guerre en Ukraine. Mardi, la Suisse avait proposé "l'immunité" au président russe s'il venait "pour une conférence de paix" sur son territoire, malgré son inculpation devant la Cour pénale internationale (CPI). Emmanuel Macron avait suggéré Genève. 

C'est une "tactique dilatoire", a résumé Gaël Veyssière, malgré le "cadre" de négociations défini ces derniers jours par les États-Unis. Il y a eu la rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine vendredi en Alaska, puis la venue à Washington lundi de Volodymyr Zelensky et de plusieurs dirigeants européens. "Il y a quand même l'idée d'une procédure qui a été définie, il faut que ça avance et si ça n'avance pas et qu'il y a manifestement une volonté de traîner les pieds (chez les Russes), on basculerait dans autre chose, c'est-à-dire dans le retour de la perspective de sanctions" contre Moscou, prévient l'ambassadeur français.

"En Ukraine, cette rencontre fait l'objet d'une attente", relate le représentant diplomatique de la France à Kiev. "Il y a la conviction que le conflit est tellement ancré, la guerre est tellement difficile que ça ne pourra être résolu qu'au niveau des chefs", explique-t-il. Mais il y a aussi, du côté ukrainien, "un doute profond sur la réelle volonté des Russes de rentrer dans une négociation sérieuse et de vouloir en réalité progresser vers la paix". Pour Gaël Veyssière, "après le sommet de Washington, la balle est dans le camp de Moscou".