«J’ai la même envie, la même détermination» : les mots de Deschamps pour sa dernière rentrée comme sélectionneur

Adrien Rabiot et ses soucis à l’OM : «J’ai parlé à plusieurs reprises avec lui, je ne vais pas rentrer dans le détail. Il a fait sa préparation, les matchs amicaux, le premier match… Il s’est passé ce qu’il s’est passé. La situation n’est pas facile pour lui,  je ne sais pas ce qu’il se passera d’ici lundi. La seule chose, c’est que lundi, ce sera réglé, je ne sais pas dans quel sens. Quand ça prend une ampleur médiatique telle, différentes personnes qui s’expriment… Je ne vais pas dire qui a raison et qui a tort. Je tiens à Adrien par rapport à ce qui a fait avec nous et ce qu’il est capable de faire. C’était important pour moi de connaître son état d’esprit avant ces deux matchs importants. C’est bien qu’il soit là pour ces matchs. Un cas particulier ? Non. Je ne parle pas de la même façon à tous les joueurs. Il a eu une pause en sélection. Derrière chaque joueur, il y a un être humain, caractère, sensibilité… À moi de m’adapter. Mais je n’ai jamais eu de souci particulier avec lui. S’il y a des choses où je considère que ce n’est pas bien pour lui ou l’équipe, je leur dis. Mais humainement… Au début, ça remonte, c’était une question de positionnement, mais il ne se pose plus ces questions depuis longtemps. C’est un élément important de l’équipe de France. Il a gagné en expérience, en maturité.»

Maghnes Akliouche mais pas Hugo Ekitike : «De par ce qu’il a fait la saison dernière, on le suivait déjà, il a fait une très bonne saison. Tant mieux pour lui, qu’il continue à avoir une bonne efficacité à Liverpool. Il y a de la concurrence à son poste mais il a le potentiel pour être en sélection. Il a un registre axial. Akliouche est un joueur plus de couloir, qui a fait une bonne saison à Monaco, il a beaucoup de qualités techniques, il reste la marge de progression sur l’efficacité mais il fait des choses très intéressantes».

J’ai payé suffisamment cher pour ne pas m’y voir avant d’y être.

Didier Deschamps
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Sa dernière rentrée en tant que sélectionneur de l’équipe de France : «Ça ne change rien et je ne vais rien changer, j’ai la même envie, la même détermination, avec un objectif, se qualifier pour la Coupe du monde 2026. Je sais trop bien que les phases de qualifications ne sont jamais simples. C’est une formule réduite, seulement six matchs. Et il y a la condition athlétique des joueurs qui n’est pas optimale… J’ai payé suffisamment cher pour ne pas m’y voir avant d’y être. Ça passe par là, avec l’Ukraine et l’Islande, d’un très bon niveau. Toujours en éveil. L’équipe de France est et reste compétitive, des joueurs de qualité. Le haut niveau ne permet pas le moindre relâchement. Je suis, avec mon staff, bien focalisé là-dessus sans penser à autre chose. Ma dernière année ? Vous le savez, tout le monde le sait. Ça ne change rien pour moi. On a un objectif, la qualification pour la Coupe du monde».

La forme des joueurs offensifs : «Entre ceux qui sont là et ceux qui pourraient y être, j’ai le choix. Je ne peux pas tous les prendre… À nous de faire en sorte de maintenir cette efficacité offensive plutôt bonne, que ça n’aille pas à l’encontre de la solidité défensive. Avec le statut de l’équipe de France, l’attente est toujours plus élevée. Il y a un groupe très jeune malgré la qualité, moins d’expérience et de vécu. Mais en capacité et en potentiel, c’est important. La saison dernière a été importante en ce sens, avec ceux qui sont revenus, les nouveaux… Ça ne se fait pas en claquant des doigts. C’était mon objectif et ça va nous servir sur cette saison.»

Il y a une hiérarchie chez les gardiens, elle peut être évolutive

Didier Deschamps

Lucas Chevalier et une potentielle première cape pour son quatrième rassemblement : «Il est là. Sur un plan personnel, son changement de club l’expose plus. Il avait déjà la lumière à Lille, mais ce n’est pas pareil… Il est là. Il y a une hiérarchie chez les gardiens, elle peut être évolutive. Je n’enlève rien à Mike Maignan, qui a été décisif encore en mars et contre l’Allemagne. Je ne me plains pas d’avoir des gardiens de haut niveau. Il attend sa première, ce sera une étape. Ce sera cette fois ou une prochaine. Pour le poste de gardien, la priorité reste le numéro 1… tant qu’il maintient son niveau de performance. Logiquement, il sera amené à connaître sa première sélection

La fin de l’oxygénation évoquée l’an dernier… ou pas : «Ça reste toujours. Après, ça dépend de la disponibilité des uns et des autres. L’un ne va pas à l’encontre de l’autre. Mais ce ne sont pas des matchs amicaux, face aux meilleures équipes du groupe. Il y avait beaucoup de joueurs qui pouvaient et peuvent encore intégrer le groupe potentiellement. J’ai limité. Je peux en prendre plus, mais pour deux matchs… Sur une compétition, un groupe de 26, ça fait trois joueurs de plus (sourire)… Mais ça fait trois mécontents de plus en termes de temps de jeu (sourire). À moi et mon staff d’identifier qu’il y a tout ce qu’il faut pour être au très haut niveau international. De mon côté, il y a toujours cet esprit d’ouverture. On n’a que peu de temps lors des rassemblements donc c’est important aussi d’avoir un noyau dur.»

N’Golo Kanté : «Il est toujours sélectionnable. Je peux le rappeler. Il faudra évaluer. Ce genre de joueur est là pour jouer s’il est là. Je le suis. Il a fait une très bonne saison en club, avec deux titres. Pas de souci sur son niveau. Sur ces matchs, ça permet aux joueurs de s’aguerrir aussi

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Benjamin Pavard : «Ce n’est pas sur ce qu’il est capable de faire. C’est une question d’utilisation des défenseurs axe droit ou gauche. Parmi les défenseurs centraux droitiers, ils sont tous axe droit. Avec Lucas Hernandez, même si son temps de jeu n’est pas énorme, il a l’expérience, les repères, j’ai donc préféré cette option. D’autant qu’il peut représenter une option sur le côté en cas de besoin

Désiré Doué qui apparaît parmi les milieux dans la liste : «C’était juste pour équilibrer, sinon, vous diriez que je suis un entraîneur trop offensif. C’est un milieu offensif, comme Michael Olise et Rayan Cherki. C’est pour répartir. Mais il a cette capacité à jouer au milieu, il le fait en club. Ce n’est pas le même registre mais il a cette polyvalence

Olivier Giroud a été clair.

Olivier Giroud

L’hypothèse Olivier Giroud : «Il a été clair. Certes, il a ajouté trois mots qui vous intéressent après tout ce qu’il a pu dire par ailleurs, "il ne faut jamais dire jamais", et vous n’avez retenu que cela (rires). Il a dit beaucoup d’autres choses. Je suis content pour lui que ça se passe comme ça. Il a une belle cote d’amour, ce qui n’a pas toujours été le cas d’ailleurs. Mais il a fait ses adieux, il a été un joueur très important pour nous, il a contribué à des titres. Il a eu une saison difficile aux États-Unis. Que ça continue avec Lille

Corentin Tolisso non sélectionné : «Coco a fait une bonne saison. Il est dégagé de ses pépins physiques. Il fait partie des joueurs que l’on suit. Il joue à une position différente, plus haut, où il est performant avec son club. On est attentif. C’est un joueur qui a un vécu, une expérience, les années passent aussi. Je suis déjà content pour lui qu’il soit aussi performant. Qu’il ait envie de l’équipe de France, oui, ils ont tous envie.»

Le capitaine reste le capitaine.

Didier Deschamps

Les vice-capitaines : «Vous connaissez le capitaine. Après, ça dépend qui joue, qui ne joue pas… Ça permet de franchir une étape à ceux qui sont responsabilisés. Ce n’est d’ailleurs pas qu’une question de brassard. Je choisirai en fonction du moment mais le capitaine reste le capitaine. Et il n’est pas seul, il a besoin s’appuyer sur d’autres joueurs en termes de leadership».

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Randal Kolo Muani qui paie sa mise à l’écart au Paris-SG : «Ça n’a pas toujours été simple pour lui, même s’il a souvent été compétitif avec nous. Il n’a pas de temps de jeu, il s’entraîne à part. J’espère qu’il trouvera une solution d’ici à lundi (et la fin du mercato). Il y a des éléments sur le plan athlétique et le temps de jeu par rapport aux exigences du football international. Il n’est pas dans un rythme normal d’une équipe. Ça fait longtemps… J’ai déjà des joueurs qui, par la force des choses, ne sont pas au maximum de leur potentiel…»

Marcus Thuram et un potentiel blocage en équipe de France : «Je ne sais pas, peut-être… Il joue dans un schéma à deux attaquants avec l’Inter, il joue souvent sur le côté avec nous… Il a tout. Il a fait une très bonne saison dernière. Il a des situations avec l’équipe de France.»

Kylian Mbappé est reparti sur de bonnes bases et affûté, c’est une bonne chose.

Didier Deschamps

Le début de saison de Kylian Mbappé : «Même constat. Il a eu plus de temps pour se préparer. Il a une force de caractère et un mental très importants, mais ça reste un être humain et lui aussi, à un moment, ça a été difficile… Il a fait une première saison au Real en finissant Soulier d’or. Et il est reparti sur de bonnes bases et affûté, c’est une bonne chose. Il a toujours eu l’attachement pour l’équipe de France

Manu Koné s’installe : «Il y a parfois des joueurs sous-cotés. C’est un joueur qui a un gros potentiel. Ça demande encore confirmation, dans son registre, même s’il aime se projeter. Il fait partie des joueurs qui sont appelés à chaque fois. Le temps de jeu peut être plus ou moins important. En début de match, il a tendance à souvent prendre des cartons. C’est à corriger. Mais en termes de récupération et d’utilisation du ballon, c’est intéressant

Le match contre l’Ukraine en Pologne : «Piégeux ? Non, difficile. C’est un groupe de quatre. Il n’y a que six matchs. Il faudra être vigilant. On ne peut pas se permettre de penser qu’on est déjà à la Coupe du monde, surtout pas. Il faudra faire ce qu’il faut. On a du répondant en face de nous sur ces deux matchs. De la crainte ? Non. Mais il faut se préparer sérieusement, comme on l’a toujours fait. L’objectif est là. Ça semble tellement normal, l’équipe de France est déjà qualifiée … Non. Ça nous est arrivé de passer entre la colle et l’affiche. Ça remonte. Mais parfois, ça ne passe pas. Respectons nos adversaires. Que l’équipe de France soit forte, oui, ça doit nous permettre d’atteindre l’objectif

Propos recueillis en conférence de presse